Les Eglises particulières du Moyen-Orient « doivent affronter les mêmes obstacles que les premiers évangélisateurs, y compris le martyre ». C'est ce qu'a affirmé le patriarche d'Antioche des Grecs-Melkites, S.B Gregorios III Laham, dans une interview à L'Osservatore Romano.
« Il ne faut pas perdre de vue le fait que nous sommes l'Eglise des martyrs et de la résurrection », a-t-il ajouté. « Tous les apôtres ont été martyrs. Jésus nous le répète avec insistance : ‘n'ayez pas peur'. Nous devons donner à notre peuple courage et optimisme ».
Evoquant les défis les plus urgents à affronter au Moyen-Orient, il a cité « l'émigration, la continuité de la présence chrétienne, une coexistence pacifique avec l'islam ». « Nous devons chercher à affronter tout cela ensemble, chrétiens et musulmans, pour préserver et défendre les valeurs communes à tous les croyants », a-t-il expliqué. « Mais la chose la plus urgente est la solution du conflit israélo-palestinien qui est la cause principale des problèmes, des crises et des dangers qui menacent la présence chrétienne au Moyen-Orient ».
Dans cette interview, le patriarche s'est aussi exprimé sur le synode d'octobre prochain. Cette assemblée pourrait être « l'occasion d'un nouvel examen de conscience, d'un nouvel approfondissement de thèmes qui nous sont très familiers, et un instrument pour que nos fidèles prennent conscience de leur mission et de leur rôle dans le monde arabe à majorité musulmane, et pour les exhorter à ne pas émigrer ».
« Nous avons en effet besoin de renforcer considérablement la collaboration entre les catholiques et avec tous les chrétiens, surtout sur le plan de la pastorale des jeunes, de la famille et des vocations », a-t-il ajouté.
Concernant enfin la visite de Benoît XVI à Chypre, S.B Gregorios III Laham s'est réjoui « de voir que le pape était heureux, proche des fidèles, impressionné de leur enthousiasme et de la piété populaire maronite ».
« Cela a été une belle expérience pour moi, même si elle a été entachée par la tragédie de l'assassinat de Mgr Luigi Padovese ». En tant que représentant de la Conférence épiscopale turque dont il était le président, ce dernier aurait dû se trouver à Chypre pour la visite du pape. « Nous avons tous été touchés et bouleversés par cette tragédie ».
« L'assemblée spéciale du synode des évêques devra beaucoup œuvrer pour faire en sorte que certaines choses ne se répètent plus ». « C'est pourquoi je dis que les pasteurs doivent être des apôtres de l'optimisme », a conclu le haut prélat.
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