La charité comme témoignage du salut
Quelle est la spécificité de l’annonce de la foi aujourd’hui ? La mission de l’Eglise d’aujourd’hui, répond Mgr Fisichella, n’est pas « différente de celle du passé » mais c’est une « façon nouvelle de transmettre le message identique » du salut.
L’annonce des croyants, précise-t-il, « ne peut pas recourir à l’arrogance et à l’orgueil » ni exprimer « un sentiment de supériorité sur les autres », mais, au contraire, doit être portée avec « douceur, respect et conscience droite ».
Pour l’archevêque, parmi les instruments de témoignage principaux, la charité est en premier plan « pour apporter à chaque personne, en tout lieu et en tout temps, l’annonce que le salut est devenu réalité ».
« En vertu de la parole du Seigneur », souligne-t-il, les chrétiens se sont illustrés en « privilégiant tout ce que le monde a refusé en le considérant inutile et peu efficace: le malade, le moribond, le marginal, le porteur de handicap ». En somme, « tout ce qui exprime aux yeux du monde l’absence de futur et d’espérance trouve l’engagement des chrétiens », fait-t-il observer.
Vivre pleinement la foi
Lorsque « l’homme est en crise, ce n’est pas en marginalisant le christianisme que l’on aura une société meilleure », estime Mgr Fisichella par ailleurs, car « contraindre le désir de Dieu au silence ne peut pas faire accéder à l’autonomie ».
« Celui qui veut la liberté de vivre comme si Dieu n’existait pas peut le faire, mais il doit savoir dans quoi il s’embarque », met en garde l’archevêque, selon lequel l’homme contemporain « a oublié l’essentiel », jaloux de son indépendance.
En outre, affirme-t-il, « les catholiques n’accepteront pas d’être marginalisés et continueront à porter au monde la bonne nouvelle de Jésus ».
Mgr Fisichella rappelle enfin que « l’affaiblissement de la foi » n’est pas une solution devant les difficultés : il invite à « la vivre pleinement dans notre aujourd’hui » car « ce ne seront pas les tactiques qui sauveront le christianisme, mais une foi pensée et vécue de façon nouvelle, par laquelle le Christ, et avec Lui le Dieu vivant, entre en notre monde ».
Il ne peut y avoir d’évangélisation sans évangélisateurs, conclut l’archevêque, et la responsabilité de l’annonce « revient à tous ».
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