Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies de New-York, est intervenu dans le cadre du « débat ouvert sur les femmes, la paix et la sécurité », le 17 avril 2013, réagissant au Rapport du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits.
Les femmes, alliées de la paix
Le Saint-Siège se réjouit des efforts déployés en faveur des femmes dans le contexte des situations de guerre ou d’après-guerre, « non seulement en tant que victimes », mais surtout « en tant qu'acteurs pouvant apporter une contribution importante à la prévention et la résolution des conflits et à la construction de la paix ».
C’est pourquoi l'archevêque insiste particulièrement sur « la nécessité d'accroître leur rôle dans la prise de décision en matière de prévention et de résolution des conflits » : « Les femmes peuvent et doivent jouer un plus grand rôle en tant qu'alliées de la paix! ».
Il existe, ajoute-t-il « de nombreuses possibilités pour une plus grande participation des femmes à la prévention de la guerre, de la réconciliation, de la réhabilitation et de la reconstruction des sociétés ».
Des actes de barbarie
A cette lumière, ajoute Mgr Chullikatt, il est « frustrant et attristant de voir, comme le décrit le rapport en question, les épisodes continuels de violence sexuelle commise contre les femmes », tels « le viol, la stérilisation forcée, les enlèvements pour des fins d’exploitation et d'esclavage sexuel ».
Constatant que « les femmes et les jeunes filles » sont les principales victimes de la violence sexuelle, le Saint-Siège appelle à mettre un terme à « ces actes de barbarie qui ont été qualifiés, à juste titre, d’outrage à la conscience de l'humanité ».
A cette fin, il met en relief trois aspects : tout d’abord, rappelle-t-il, « l'une des premières formes de prévention de ces crimes consiste dans notre propre intervention intense et rapide pour le règlement des crises, par divers moyens pacifiques » mais aussi dans « des mesures de prévention spécifiques comme l'enseignement, dans les forces armées, d’une discipline et d’un sens moral ainsi que des campagnes de sensibilisation qui donnent une vision juste de la femme dans la société ».
Ensuite, le Saint-Siège souligne l’importance « d'adopter et de mettre en œuvre des plans et des lois visant à protéger les victimes de la violence et à tenir leurs auteurs pour responsables de leurs actes » : pour cela, précise-t-il, les procédures judiciaires doivent être « caractérisées par la justice et l'équité ».
Soin des femmes enceintes
Le Saint-Siège demande enfin de « se concentrer sur la réparation pour les victimes », en leur procurant « toute l'assistance nécessaire », afin qu’elles ne soient pas « ostracisées dans leur communauté » ni « forcées de vivre avec leur agresseur comme épouse ».
A cet égard, la délégation exprime sa préoccupation devant « l’euphémisme par lequel le rapport fait allusion à l' « accès à des services sûrs de fin de grossesses » ». Ici, dénonce-t-elle, « on cache derrière les mots, la dure réalité de la suppression de la vie humaine, de la mort de l'enfant à naître innocent – ce qui ajoute de nouvelles violences sur une femme déjà en difficulté ».
Au contraire, insiste Mgr Chullikat, « la « femme enceinte » devrait recevoir des soins, un soutien, une éducation, des conseils et une assistance, pour faire face à ses besoins matériels, sociaux et spirituels pendant et après sa grossesse – y compris, le cas échéant, la possibilité de trouver une famille pour adopter son enfant ».
Hélène Ginabat avec Anne Kurian
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