Le pape a célébré la messe hier, vendredi 14 juin, en présence d’employés de la Congrégation pour le clergé, à la Maison Sainte-Marthe. Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de son homélie.
Citant saint Paul dans la première lecture (2Co 4,7-15), le pape a comparé les chrétiens à de « pauvres poteries sans valeur » qui vivent le « dialogue du salut » avec « la puissance de Jésus-Christ sauveur ».
Ce dialogue, a-t-il expliqué, doit se faire sur le modèle donné par l’apôtre : « tant de fois [Paul] a parlé, comme un refrain, de ses péchés : “j’ai été un persécuteur de l’Eglise…. j’ai persécuté…”. En lui revient la mémoire du péché. Il se sent pécheur. »
En d’autres termes, a ajouté le pape, « chaque fois que Paul parle de son curriculum vitae – “j’ai fait ceci, j’ai fait cela” – il parle aussi de ses ‘faiblesses’ », de ses péchés. Les hommes au contraire « ont toujours la tentation du curriculum, et de cacher un peu les ‘faiblesses’ pour qu’elles ne se voient pas trop ».
Le modèle de Paul vaut aussi « pour les prêtres » : ceux qui « se vantent seulement de [leur] curriculum et rien de plus » finissent par « se tromper » car on ne peut pas « annoncer Jésus-Christ sauveur » si « au fond on ne le sent pas ».
Il s’agit « d’être humbles, mais d’une humilité réelle, avec nom et prénom : “je suis pécheur pour ceci, pour ceci et pour ceci”. Comme le fait Paul », a insisté le pape. Il s’agit de ne pas se présenter sous une image fausse, comme « des portraits d’enfant de choeur », de ne pas se faire passer pour « ingénu », de cette ingénuité « qui n’est pas vraie, qui est seulement apparence ».
L’humilité du chrétien doit être « concrète » : « je suis une poterie sans valeur pour ceci, pour ceci et pour ceci ». Quand un chrétien « ne réussit pas à faire à soi-même, devant l’Eglise, cette confession, quelque chose ne va pas ». Il ne « peut pas comprendre la beauté du salut que porte Jésus-Christ : ce trésor ».
Le seul « trésor » dont le chrétien peut se vanter est « celui de Jésus sauveur, la croix de Jésus-Christ », a poursuivi le pape. Et il s’accompagne d’une « confession de ses péchés » car c’est seulement ainsi que « le dialogue est chrétien et catholique, concret ».
De même, « le salut de Jésus Christ est concret » : « Jésus Christ ne sauve pas avec une idée, avec un programme intellectuel. Il sauve avec sa chair, avec la concrétude de la chair. Il s’est abaissé et s’est fait homme, il s’est fait chair jusqu’au bout. »
Le pape a conclu avec l’image de la samaritaine, qui dit à ses voisins : « j’ai trouvé un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait » : elle a trouvé Jésus sauveur et elle l’annonce en parlant de son péché, a-t-il fait observer.
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