Après les protestations des communautés chrétiennes et de la société civile, les appels appuyés des institutions politiques, la haute cour de Lahore a envoyé un juge du district à Kasur pour enquêter.
Cet épisode violent a provoqué une grande indignation dans tout le pays, rapporte l’agence vaticane Fides en précisant que le juge a deux semaines pour présenter son rapport.
La Haute Cour a convoqué les deux parties au tribunal, enregistrant les déclarations et critiquant l’action de la police locale. L’un des accusés, Muhammad Munir, a raconté sa version des faits dans le cadre d’une déclaration assermentée, et il a admis que les trois chrétiennes ont été rouées de coups, dénudées et contraintes à défiler nues dans la ville.
Dans sa déclaration, ajoute Fides, M. Munir admet que la controverse a débuté à cause de l’empiètement d’un certain nombre de troupeaux appartenant au chrétien Shoukat Masih et à son père Sadiq Masih sur le terrain du père de M. Munir, propriétaire foncier. Celui-ci s’est rendu avec onze autres musulmans au domicile de Shoukat afin de lui "donner une leçon". Ne l’ayant pas trouvé, certains ont commencé à frapper les femmes présentes, Arshad Bibi, Sajida Bibi et Sauriya Bibi, les traînant par les cheveux jusqu’au marché où elles ont été dénudées, raillées et humiliées en public.
Muhammad Munir déclare avoir seulement assisté à la scène et ne pas avoir participé activement aux violences. L’avocat des femmes, un chrétien, Mushtaq Gill, se déclare « satisfait de l’évolution des faits et des dispositions de la Haute Cour ». M. Gill est directeur de l’ONG LEAD, qui assiste les victimes gratuitement.
Traduction d'Océane Le Gall
zenit