« La communauté chrétienne locale n'a pas voulu porter plainte – explique à Fides un chrétien, représentant local de l'APMA (All Pakistan Minorities Alliance) – par crainte de rétorsions. L'attaque a épouvanté la communauté au point que toutes les nouvelles églises de la zone sont demeurées fermées pendant quelques jours. Ce sont surtout les enfants qui sont terrorisés ».
La défense de la petite communauté locale a été prise par l'intellectuelle et blogueuse musulmane Sana Saleem qui, comme le signale à Fides la Commission Justice et Paix des Evêques du Pakistan, s'est déclarée « indignée » et a qualifié l'épisode de « atroce, barbare et méprisable ». L'intellectuelle en question, blogueuse animant des rubriques dans des journaux pakistanais et internationaux tels que « The Guardian », a déclaré que « cela arrivera encore parce qu'il ne s'agit pas seulement de fanatisme mais d'une haine aveugle que notre silence alimentera ».
La blogueuse défend également les autres minorités religieuses telles que les ahmadis (considérés comme étant une secte islamique), victimes d'abus et de vexations au Pakistan et elle écrit : « Si nous ne trouvons pas la force de prendre position contre le bigotisme, d'exprimer notre indignation contre cette barbarie, d'être compatissants envers ceux qui souffrent, nous serons sur la bonne voie pour l'autodestruction ».
Au sein de la New Colony Mianwali vivent environ 400 familles chrétiennes mêlées à des familles musulmanes d'ethnie pashtoun. Au cours de ces derniers jours, le parlementaire catholique Michael Javed a dénoncé, dans le cadre d'un entretien accordé à Fides, le fait que plus de 5.000 fidèles chrétiens de Karachi sont victimes de violences indicibles de la part de mouvements islamiques et pashtouns dans d'autres quartiers de Karachi (voir Fides 14/01/2012). Après l'épisode de Manghopir, un certain nombre de responsables musulmans locaux cherchent à promouvoir des rencontres de réconciliation entre les deux communautés.