Tout a commencé un jour de juin 2009, alors qu'Asia Bibi travaille aux champs en compagnie d'autres femmes. Un incident survient. Selon les correspondants du Telegraph au Pakistan, on demande à Asia d'aller chercher de l'eau mais quand celle-ci s'exécute, les autres femmes refusent de toucher au liquide qu'elles estiment « impur ». S'ensuit une conversation animée autour de la religion.
Alors qu'Asia est pressée par ses collègues « de renoncer à sa foi chrétienne et d'embrasser l'islam », rapporte le journal Christian Today, elle répond « avec ses mots à elle », précise le Pakistan Christian Post.
Selon des précisions de l'agence AsiaNews, Asia a parlé de « comment Jésus est mort sur la croix pour les péchés de l'humanité », demandant aux autres femmes « ce que Mahomet avait fait pour eux ».
D'après l'organisation Release International, les musulmanes frappent alors frappé Asia Bibi et l'enferme dans une pièce. Une foule s'est ensuite amassée autour du lieu de l'incident et a commencé à l'insulter ainsi que ses enfants.
Au Pakistan, le droit pénal punit de la prison à vie ceux qui offensent le Coran et condamne à mort ceux qui insultent le prophète Mahomet.
Depuis plus d'un an, Asia est maintenue en détention. Plusieurs associations chrétiennes sont montées au créneau. Le Pakistan Christian Congress a demandé au président d'intervenir et a appelé à l'abrogation des lois anti-blasphème.
Selon Andy Dipper, directeur exécutif de Release International, « le Pakistan a franchi une limite ». Il souligne que c'est la première fois qu'une femme est condamnée à une telle peine pour ces faits.
Peter Jacob, secrétaire exécutif de la commission nationale « justice et paix » de la Conférence épiscopale du Pakistan, dénonce pour sa part « une multiplication des fausses accusations » contre les chrétiens, et juge « très grave » le fait que « le gouvernement n'envisage aucune révision ou abolition de la loi ».
Le Pakistan Christian Congress, qui a organisé diverses conférences au niveau national et international pour demander l'abrogation de ces lois, a fait part de son inquiétude pour la sentence prononcée contre Asia Bibi, appelant le gouvernement pakistanais à faire preuve de justice envers la jeune femme.
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