« Son cas soulève un vif émoi dans le pays », indique EDA : des islamistes réclament « l’application de la loi » ; le président de la République, Asif Ali Zardari, a demandé « l’ouverture d’une enquête », tandis que « deux à trois cents familles chrétiennes du quartier où vivait la fillette ont fui leur domicile par peur de représailles des milieux fondamentalistes ».
Cette arrestation concerne un enfant trisomique, « dans un pays où les handicapés vivent le plus souvent cachés du reste de la population », explique l’agence.
En outre, « si les chrétiens (2 % de la population) sont régulièrement la cible d’accusations liées aux lois sur le blasphème, il semble que ce soit la première fois qu’un mineur en fasse les frais », ajoute la même source.
« L’affaire comporte des zones d’ombre », relève l’agence : le nom et l’âge de la victime sont incertains. Elle est chrétienne, sans que l’on sache si elle est de confession catholique ou protestante. En outre, diverses versions de l’incident duquel elle est accusée – daté du 17 avril 2012 – circulent.
De source policière, un musulman du nom de Syed Muhammad Ummad aurait déposé plainte, accusant l’enfant d’avoir profané le Coran. Mais la police n’aurait pas agi tout de suite. Le 16 août dernier, l’enfant a été arrêtée, mais là encore les circonstances de son arrestation divergent.
Le catholique Paul Bhatti, conseiller du Premier ministre pour les affaires concernant les minorités et ministre de l’Harmonie nationale, a assuré que « la fillette serait soumise à un examen médical notamment pour déterminer si l’enfant a agi ou non de manière délibérée », indique EDA.
Du côté des responsables chrétiens, « la prudence domine », souligne l’agence. Tahir Naveed Chaudhry, de la All Pakistan Minorities Alliance, a déclaré que son organisation, qui rassemble des représentants des minorités religieuses, « souhaitait que le cas soit résolu « à l’amiable » ».
Pour le Women’s Action Forum, une des principales organisations défendant la cause des femmes au Pakistan, l’arrestation de la fillette est « inadmissible » et les personnes qui ont porté plainte manquent « totalement d’humanité ».
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