Une erreur de prononciation au cours d'un examen scolaire a été la cause pour une jeune chrétienne de 13 ans d'une accusation de blasphème. Une banale faute de grammaire en urdu devient le prétexte pour frapper une jeune fille, une famille, une communauté. C'est ce qui est arrivé dans le village d'Havelian, dans les environs d'Abbottabad (dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, située au nord-ouest du pays).
Comme le signale à Fides la Fondation Masihi – organisation qui s'occupe de la défense des droits des chrétiens au Pakistan dont Asia Bibi – l'histoire « frôle l'absurdité ». Faryal Bhatti, 13 ans, élève de la 8eclasse de l'enseignement secondaire, au cours d'un examen scolaire avec une enseignante musulmane, Fareeda Bibi, a prononcé de manière erronée le mot « naat » (poésie d'éloge) adressée au prophète Mahomet, la transformant en « laanat » (qui signifie malédiction) : « Il s'agit d'une erreur commune pour les jeunes parce que, dans leur forme écrite, les deux termes sont très semblables », explique à Fides la Fondation Masihi.
L'inflexible enseignante a, en revanche, convoqué les autorités scolaires et le principal de l'établissement, Asif Siddiqui, a expulsé la jeune fille. Il a également appelé les responsables religieux islamiques locaux qui ont déposé devant les autorités de police une plainte officielle (First Information Report) pour blasphème à l'encontre de la jeune fille et de sa famille. Des protestations publiques contre les chrétiens ont ensuite eu lieu. La jeune fille est traumatisée et, par peur de rétorsions, la famille a été contrainte à quitter son domicile et à déménager.
La Fondation Masihi est intervenue, convoquant deux chercheurs et juristes islamiques d'Islamabad, Maulana Mehfooz Ali Khan et Hussain Ahmed Malik, qui se sont rendus sur place, ont rencontré la jeune fille, les autorités scolaires et la police, expliquant l'évidente méprise et le fait que Faryal n'avait aucune intention de blasphémer.
Une autre histoire de souffrance pour les chrétiens a été enregistrée à Kasur, au Punjab. Le prêtre catholique du lieu, le Père Baharat, a raconté à Fides qu'une jeune fille catholique, Salma Masih (nom de fantaisie NDR) a été enlevée et séquestrée pendant un mois par un musulman. Parvenue à s'enfuir et revenue chez elle, sa famille a demandé l'aide du Curé et de la Commission Justice et Paix locale afin d'obtenir protection et justice. Aujourd'hui, la jeune fille est contrainte à vivre cachée.
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