Le pape a en effet dressé un bilan de l’état du monde, en ce début d’année civile, lors des vœux du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Il a exprimé ses préoccupations, notamment pour la paix.
Outre les menaces à la paix dans les conflits armés, Benoît XVI voit aussi un « péril » pour la paix sociale dans les « atteintes à la liberté religieuse ».
Il s’agit, dénonce-t-il, « de marginalisation de la religion dans la vie sociale », ou dans d’autres cas, « d’intolérance ou même de violence envers des personnes, des symboles identitaires et des institutions religieuses », ou encore du fait « que des croyants – et particulièrement des chrétiens – soient empêchés de contribuer au bien commun par leurs institutions éducatives et d’assistance ».
Pour le pape, la sauvegarde de la liberté religieuse dépend du « respect » du « droit à l’objection de conscience ».
En effet, explique-t-il, « cette "frontière" de la liberté touche à des principes de grande importance, de caractère éthique et religieux, enracinés dans la dignité même de la personne humaine. Ils sont comme "les murs porteurs" de toute société qui se veut vraiment libre et démocratique ».
Par conséquent, insiste-t-il, « interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé ».
Benoît XVI souligne également le rôle de la religion comme facteur de paix, illustrant son propos par deux exemples récents : d’une part, « la Déclaration conjointe entre le Président de la Conférence épiscopale polonaise et le Patriarche de Moscou », qui est « un signe fort donné par les croyants pour favoriser les relations entre le Peuple russe et le Peuple polonais » (cf. Zenit du 17 août 2012).
D’autre part, « l’accord de paix conclu récemment aux Philippines », qui montre « le rôle du dialogue entre les religions pour une cohabitation pacifique dans la région de Mindanao ».
« Construire la paix par le dialogue n’est pas un choix, mais une nécessité », conclut-il.
A l’issue de ce discours, le pape est revenu sur l’objection de conscience sur son compte « twitter » @Pontifex : « Nous défendons le droit à l’objection de conscience des individus et des institutions, en promouvant la liberté et le respect envers tous ».
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