Reporters sans frontières s’inquiète des menaces émises par l’Agence nationale des renseignements à l’encontre de trois directeurs de radios basées dans la région du Nord Kivu (Est).
"Ces menaces sont inacceptables et ne font que confirmer l’acharnement des autorités contre Radio France Internationale (RFI) et les médias locaux. Tout ceci laisse craindre une dérive autoritaire en RDC. La population congolaise est déjà privée d’accès à une information indépendante depuis la suspension de RFI, le 26 juillet. Si les radios locales se voient, à leur tour, menacées de suspension, c’est toute la liberté de la presse dans son principe qui est en danger. L’Agence nationale des renseignements n’a pas le pouvoir de suspendre un média. Seul un tribunal de grande instance peut prendre cette mesure. Nous demandons aux autorités de Kinshasa de mettre fin à ces intimidations. De même, nous leur réitérons notre souhait de voir RFI autorisée à reprendre ses programmes au plus vite", a déclaré l’organisation.
Le 12 août, trois directeurs de radios locales, Kennedy Wema de la Radio télé Graben, Rochereau Kambakamba de Radio Liberté et John Tchipenda de Radio Scolaire se sont présentés à l’Agence nationale des renseignements suite à une convocation reçue l’avant-veille.
Lors de leur entretien, les directeurs ont été menacés de voir leurs radios suspendues s’ils continuaient de retransmettre les émissions de RFI. Selon nos informations, seule Radio télé Graben est dans ce cas.
Contacté par Reporters sans frontières, Kennedy Wema a confirmé sa ferme intention de continuer à diffuser ces émissions tant qu’aucun document officiel ne lui sera adressé.
Vingt-sept radios locales sont partenaires de RFI en RDC. RFI est suspendue depuis le 26 juillet suite à la diffusion d’informations provenant de la MONUC relatives à des cas de désertion de membres d’unités d’anciens rebelles, récemment intégrées dans l’armée congolaise.
Reporters sans frontieres 17/8/2009