En novembre 1998, tous les évêques d’Océanie se sont réunis ici pour le Synode sur l’Océanie. Nous avons dû relever le défi afin de “suivre le chemin de Jésus Christ, proclamer sa vérité et vivre sa vie”. Il s’agit d’une communio de foi et de charité qui nous lie avec les Églises du Moyen-Orient; nous avons été conduits à apprécier la riche diversité que les membres de ces Églises apportent à l’Océanie. Nous reconnaissons leur vulnérabilité par le fait de vivre comme des Églises minoritaires, et nous avons “le souci d’apprécier, de comprendre et de promouvoir les traditions, la liturgie, la discipline et la théologie des Églises orientales catholiques.” (EIO 12)
Hormis les 5 millions de Catholiques australiens, il y a un petit nombre de Catholiques, toutefois significatif, qui appartiennent aux Églises catholiques d’Orient. En Australie, les deux plus grandes Églises catholiques orientales sont les Maronites et les Melkites, chacune d’elle étant organisée en diocèse (éparchie), avec un évêque (éparque) qui est membre de la Conférence épiscopale d’Australie et qui vient de temps en temps à la réunion de la Conférence de Nouvelle-Zélande. De la même façon que ces Églises catholiques d’Orient, il y a également les Églises catholiques Chaldéenne, Syrienne, Syro-Malabare et Copte.
Les Éparchies maronite, melkite et chaldéenne s’étendent jusqu’en Nouvelle-Zélande, offrant également des services pastoraux et liturgiques à leurs communautés.
Le vaste Moyen-Orient est présent en Océanie à travers les migrants et les réfugiés qui ont construit leurs maisons dans la région: les zones de peuplement des Juifs européens des premiers jours en Australie et en Nouvelle-Zélande, et aussi bien les réfugiés d’Allemagne des années 1930, et des survivants de la Shoah; les Libanais, les Palestiniens et les Égyptiens; les Irakiens, aussi bien chrétiens que musulmans, et encore plus récemment, les réfugiés kurdes en provenance d’Iraq, d’Iran et de Turquie.
Nos liens historiques sont profondément marqués par la guerre et la paix.
– Les troupes d’Australie et de Nouvelle-Zélande (ANZACS) se sont entraînées en Égypte durant les premières années de la Grande Guerre (1914-1918); malheureusement, la génération suivante fut à nouveau de retour dans le désert d’Égypte dans les années 1940 de la seconde guerre mondiale.
– Les forces fidjiennes de maintien de la paix ont servi sous les Nations Unies aussi bien au Liban qu’au Sinaï.
Ces liens sont cimentés aujourd’hui à travers la présence de nombreux pèlerins d’Océanie qui visitent la Terre Sainte; à travers la nouvelle implantation de réfugiés, les programmes d’aide au développement de la part de “Caritas Internationalis”, la présence d’ordres religieux internationaux qui se consacrent au travail d’éducation ou le soutien aux lieux saints.
Réponses au Document de travail
Il y a deux thèmes du Document de travail face auxquels je voudrais réagir à partir des expériences de l’Océanie:
1. La communion et le témoignage. Le Document de travail a d’une nouvelle manière soumis à notre attention, les défis auxquels doivent faire face les Chrétiens au Moyen-Orient: la complexité des conflits politiques, les questions de la liberté de conscience et de religion, la vie quotidienne en tant que minorité dans des communautés majoritairement islamiques ou juives, ainsi que le constant mouvement des populations par l’émigration et l’immigration. Nous sommes éloignés, mais nous sommes conscients que nous sommes liés à tous les Chrétiens du Moyen-Orient par le baptême identique, la tradition ecclésiale, la foi en Jésus-Christ et l’engagement à sa mission. Nous voudrions assurer nos frères et soeurs du Moyen-Orient que nous apprécions cette communion et que, vu qu’ils souffrent, nous nous engageons à nous faire solidaires, et nous les soutiendrons par la prière et par une assistance pratique dans les défis auxquels ils font face quotidiennement.
2. Un engagement pour des relations dans la foi
Les Églises en Océanie sont des novices dans ce domaine; nous avons bien plus à apprendre de l’engagement permanent des Églises du Moyen-Orient envers le dialogue avec les fois abrahamiques. Nous reconnaissons la complexité du contexte historique et culturel dans lequel ce dialogue est accompli avec les signes d’espérance du processus de paix, ainsi que les pas en arrière en raison de l’incompréhension, la persécution et la trahison.
L’introduction du Document de travail parle de la nécessité des Chrétiens de bien connaître leurs voisins juifs et musulmans s’ils veulent collaborer avec eux dans les domaines de la religion, de l’interaction sociale et de la culture, pour le bien de la société.