présente à Rome à l'occasion de la conclusion de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.
Dans son discours en allemand, le pape a rappelé l'importance de la prière sur le chemin de l'unité des chrétiens.
« Notre soif d'unité ne peut porter de fruits que si elle est enracinée dans la prière », a-t-il affirmé en saluant les progrès accomplis « malgré les différences théologiques qui continuent à exister sur des questions en partie fondamentales ».
« L'engagement de l'Eglise catholique pour l'œcuménisme », a ajouté Benoît XVI en rappelant les paroles de Jean-Paul II dans l'encyclique Ut unum sint, « n'est pas une simple stratégie de communication dans un monde qui change, mais un engagement fondamental de l'Eglise à partir de sa propre mission » (cf. Nm 28-32).
Pour certains, aujourd'hui, « l'objectif commun de l'unité pleine et visible des chrétiens semble de nouveau être plus lointain. Les interlocuteurs œcuméniques portent dans le dialogue des idées sur l'unité de l'Eglise complètement différentes », a-t-il observé.
« Je partage la préoccupation de beaucoup de chrétiens pour le fait que les fruits du travail œcuménique, surtout en relation à l'idée d'Eglise et de ministère, ne sont pas encore suffisamment reçus par les interlocuteurs œcuméniques. Toutefois, même si de nouvelles difficultés surgissent, nous regardons l'avenir avec espérance ».
Devant la délégation allemande, le pape a rappelé l'importance de l'Esprit Saint pour dépasser les divisions entre chrétiens. Il a aussi souhaité que le dialogue théologique contribue « à une entente sur des questions ouvertes, qui sont un obstacle sur le chemin vers l'unité visible et la célébration commune de l'Eucharistie comme sacrement de l'unité entre les chrétiens ».
Depuis 2009 en Allemagne, a encore rappelé Benoît XVI, une commission de dialogue bilatéral de la Conférence épiscopale et de l'Eglise évangélique luthérienne allemande, a repris son activité sur le thème : « Dieu et la dignité de l'homme ».
« Ce domaine thématique comprend en particulier des problèmes récents en relation à la protection et à la dignité de la vie humaine, comme les questions urgentes de la famille, le mariage et la sexualité, qui ne peuvent être étouffées ou négligées uniquement pour ne pas mettre en danger le consensus œcuménique trouvé jusque-là ».
« Souhaitons – a ajouté le pape – que sur ces questions importantes relatives à la vie, de nouvelles différences confessionnelles ne naissent pas, mais qu'ensemble, nous puissions rendre témoignage au monde et aux hommes de ce que le Seigneur nous a montré et nous montre ».
Le pape a enfin évoqué le prochain anniversaire (le 50e, en 2017) des thèses de Luther sur les indulgences. « A cette occasion, luthériens et catholiques auront l'opportunité de célébrer dans le monde entier une commémoration œcuménique commune, de lutter au niveau mondial pour les questions fondamentales, non pas sous la forme d'une célébration triomphaliste, mais comme une profession commune de notre foi dans le Dieu Un et Trine, dans l'obéissance commune à Notre Seigneur et à sa Parole », a-t-il souligné.
« Nous devons attribuer une place importante à la prière commune et à la prière intérieure » à Dieu « pour le pardon des torts réciproques et pour la faute relative aux divisions », a conclu Benoît XVI en invoquant « l'aide de Dieu et l'assistance de l'Esprit Saint pour pouvoir accomplir des pas supplémentaires vers l'unité convoitée et ne pas rester immobiles devant les résultats obtenus ».
Marine Soreau
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