et non de la rupture, en recevant ce matin les membres du IXe Congrès international de liturgie, organisé par l'Institut pontifical de liturgie Saint-Anselme, à l'occasion de ses 50 ans, sur le thème: « Entre mémoire et prophétie ».
Le pape avait développé cette interprétation de la continuité dans son fameux discours à la curie romaine du 22 décembre 2005 (cf. Zenit, 22 décembre 2005). Il l'a développée ce matin à propos du monument du concile sur la liturgie : la constitution conciliaire « Sacrosanctum Concilium ».
Le pape a insisté sur la continuité, car, la liturgie, « vit du rapport constant et précis entre une sainte tradition et un légitime progrès, ainsi que l'expose clairement la constitution conciliaire ».
Il a regretté que « trop souvent on oppose maladroitement tradition et progrès alors que les deux concepts se complètent intégralement ».
« La tradition, a expliqué le pape, est une réalité vivante, qui inclut en quelque sorte tout principe de développement, de progrès ».
L'Institut a en effet été fondé par le pape Jean XXIII, a rappelé le pape, et il répondait ainsi « juste avant le Concile, aux attentes du mouvement liturgique ».
Il a en effet voulu « relancer la prière de l'Eglise en chargeant la Faculté bénédictine de l'Aventin de constituer un centre de recherche pour assurer une base solide à la réforme de la liturgie ».
La mémoire, a fait observer le pape, en reprenant le thème du congrès, « appartient à l'histoire d'un institut qui a offert pendant cinquante ans d'activité et d'enseignement sa contribution à une Eglise engagée dans l'actualisation de Vatican II ».
La prophétie ouvre pour sa part « à un nouvel horizon, même si la liturgie de l'Eglise ne saurait se limiter à la simple réforme conciliaire ».
« Elle va bien au-delà, a insisté le pape, car le but principal de la réforme n'a pas été de changer textes et rites, mais de renouveler la pensée liturgique, en plaçant, au coeur de la vie chrétienne et de la pastorale, la célébration du mystère pascal ».
Le pape a déploré que « souvent » pasteurs ou liturgistes n'ont pas assez envisagé la liturgie « comme un sujet en mesure de raviver la vie chrétienne », du fait du lien « étroit » entre « renouveau liturgique » et « renouveau de la vie ecclésiale ».
« Puisse votre institut poursuivre avec élan le service qu'il rend à l'Eglise, en pleine fidélité à sa riche tradition liturgique comme à la réforme voulue par le Concile Vatican II selon les critères édictés par la Sacrosanctum Concilium et les indications du magistère », a conclu le pape.
Anita S. Bourdin
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