Il appelle en ce sens à « relancer le processus de désarmement nucléaire, y compris le démantèlement des armes nucléaires ».
Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les États, est intervenu lors de la 57e Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.E.A.), lundi 16 septembre 2013, à Vienne.
L'archevêque a transmis les meilleurs vœux et salutations cordiales du pape François, reprenant son appel « aux pouvoirs publics et à toutes les personnes de bonne volonté », exprimé au Brésil à l'occasion de la Journée mondiale de la jeunesse 2013 : « ne vous lassez jamais de travailler pour un monde plus juste, plus solidaire » (Varginha, 25 juillet 2013).
Relancer le désarmement
« Le Saint-Siège partage les sentiments de la plupart des hommes et femmes de bonne volonté qui aspirent à une élimination totale des armes nucléaires », a déclaré Mgr Mamberti, appelant les responsables des nations à « mettre un terme à la production d'armes nucléaires et à utiliser les matières nucléaires à fins militaires pour des activités pacifiques ».
« La sécurité mondiale ne doit pas s'appuyer sur les armes nucléaires », a insisté le Saint-Siège, demandant « l'adhésion universelle et inconditionnelle » au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Comprehensive nuclear Test Ban Treaty CTBT) ainsi que leur application.
Il s'agit entre autres de « garantir une plus grande transparence au niveau international », a estimé Mgr Mamberti : « la vérification est de plus en plus cruciale dans les efforts de la communauté internationale pour prévenir la prolifération des armes nucléaires » et elle doit se faire « au moyen d'inspections internationales neutres », gages de « crédibilité et de bons résultats ».
Mais « la vérification de la situation réelle dans le domaine nucléaire ne suffit pas », a-t-il poursuivi : il faut aussi « relancer le processus de désarmement nucléaire, y compris le démantèlement des armes nucléaires ».
Cela est « essentiel d'un point de vue humanitaire », a fait observer le Saint-Siège, confiant sa « profonde préoccupation face aux conséquences humanitaires catastrophiques de la possible utilisation de ces armes ».
Redéfinir les priorités
L'usage de la force ne représente pas de « solution durable dans le temps » mais au contraire ne fait qu'« augmenter la méfiance mutuelle » et entretenir « un sens déformé des priorités qui consacre d'importantes ressources sans vision à long terme ».
Le Saint-Siège a donc encouragé à « redéfinir les priorités et les échelles de valeurs » afin de « mobiliser les ressources vers des objectifs de développement moral, culturel et économique, car le développement, la solidarité et la justice ne sont rien d'autre que le vrai nom de la paix, d'une paix durable dans le temps et l'espace ».
Mgr Mamberti a aussi souligné la « profonde préoccupation du Saint-Siège pour les récents événements tragiques au Moyen-Orient » et « son ferme soutien aux efforts visant à établir le Moyen-Orient comme zone exempte d'armes nucléaires et de toute arme de destruction massive ».
« Les zones exemptes d'armes nucléaires sont en effet l'affirmation que la paix et la sécurité sont possibles sans posséder des armes nucléaires ».
Évoquant « les négociations sur le programme nucléaire de l'Iran », il s'est dit « convaincu » que « les difficultés actuelles peuvent et doivent être surmontées par la voie diplomatique », et qu'il est « nécessaire de surmonter les divers obstacles qui empêchent objectivement la confiance mutuelle ».
Sécurité de l'énergie nucléaire
Mgr Mamberti a également abordé la question du nucléaire pour fournir de l'énergie : « l'une des principales tâches de l'Agence est de s'assurer que l'énergie nucléaire est utilisée non seulement pour la paix, mais aussi en toute sécurité et c'est l'un des plus grands défis de son utilisation ».
L'archevêque a salué « les initiatives et les efforts de l'Agence » pour « promouvoir et renforcer une culture mondiale de la sécurité nucléaire », notamment par « des activités de coopération technique », un « bel exemple de solidarité pratique et concrète » qui met « le bien-être de la personne humaine au centre de toute recherche scientifique et de développement ».
Il a dit également apprécier « l'assistance fournie dans les domaines de la médecine, en particulier pour le traitement du cancer et d'autres maladies non transmissibles, en radiologie et en médecine nucléaire », surtout dans les pays moins développés : « Tendre la main aux personnes dans le besoin est l'une des parties les plus importantes du travail de l'Agence et il révèle l'une des meilleures facettes de la nature humaine », a-t-il estimé.
Enfin, il a salué les « efforts de l'Agence dans le domaine de l'agriculture, dans la lutte contre les maladies des animaux, dans la nutrition et la sécurité alimentaire, dans l'amélioration de la fertilité des sols et dans la lutte contre l'érosion des sols ».
Il a cependant mis en garde : « Les activités de coopération technique ne sont pas à sens unique : pour que ces activités soient fructueuses à long terme, les participants devraient adapter ces projets à leurs propres régions, les développer et partager leurs connaissances avec les pays voisins où des problèmes similaires se produisent ».
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