Il salue aussi, comem l'explique ce communiqué, « le courage et la ténacité dont il fait preuve en raison des risques personnels qu’il a pris, et continue de prendre, dans cette démarche ».
Père Francisco de Roux a reçu ce prix à Paris, hier, 22 novembre, des mains de M. Abdou Diouf, ancien président de la République du Sénégal, secrétaire général de la Francophonie, lors d’une cérémonie qui a eu lieu au musée du quai Branly.
Le Jury du Prix pour la prévention des conflits a choisi cette année de récompenser l’action du Père Francisco de Roux dans la région colombienne du Magdalena Medio en faveur du développement et de la démocratie.
Le Prix de la fondation Chirac vise à récompenser l’action d’hommes et de femmes qui œuvrent pour la prévention des conflits, et souvent au risque de leur vie. Le Père Francisco de Roux, prêtre jésuite colombien, est l’une de ces personnalités à laquelle le Jury a souhaité rendre hommage.
Le Père Francisco de Roux est à l’origine d’un programme ambitieux de développement dans la région colombienne du Magdalena Medio, où 70% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Cette zone essentiellement rurale est fortement dépendante de l’industrie pétrolière qui représente son principal atout économique.
Si la guérilla a été repoussée de la région au cours des années 1990, une milice paramilitaire d’autodéfense sévit actuellement en tentant de contrôler les populations – le Commando régional Magdalena Medio. En outre, les défenseurs des droits de l’homme continuent d’êtres victimes d’exactions de la part des milices.
L’ambition du Père Francisco de Roux et du « Programme Magdalena Medio pour le développement et la Paix » est d’améliorer les conditions de vie et de sécurité des populations locales. Ces dernières accédant à une autonomie économique et politique vis-à-vis de la milice paramilitaire, elles sont alors moins exposées aux violences. Ce programme s’appuie sur la participation directe des communautés locales, de la phase de décision aux actions de terrains. En n’apportant pas uniquement un simple soutien financier, mais en formant aussi les populations, il les rend capables de poursuivre leur développement sans aide extérieure.
Ce sont sur ces bases de rencontres, d’échanges et de participation des populations que plus de 340 projets impliquant environ 30 000 personnes ont pu être lancés. Il s’agit de divers projets éducatifs, agricoles, miniers ou environnementaux, tels que des coopératives agricoles qui représentent une alternative à la culture de la coca ou bien la création d’une station radio d’information.
Ce modèle a reçu de nombreux soutiens financiers, notamment de la part de la Banque mondiale. Mais il a surtout pu être transposé dans d’autres régions de la Colombie, participant alors au développement du pays tout entier.
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