Lors de la messe qu'il a célébrée hier, jeudi 24 octobre 2013, à Sainte-Marthe, le pape François a commenté le passage de la Lettre aux Romains où l’apôtre Paul « cherche à expliquer la rédemption avec la logique de l’avant et de l’après : avant Jésus, et après Jésus » (Rm 6,19-23).
L’homme « a été re-fait dans le Christ ! Ce que le Christ a fait est une re-création… c’est une seconde création » : en d’autres termes, « si, avant, toute la vie [de l’homme], son corps, son âme, ses habitudes étaient sur la voie du péché, de l’iniquité », après cette re-création, il doit « faire l’effort de marcher sur la route de la justice, de la sanctification ».
Le pape a encouragé à « utiliser ce mot : la sainteté. Il s’agit de mettre en œuvre la première sanctification reçue par le baptême, lorsque les parents ont fait l’acte de foi pour leur enfant : "Je crois en Jésus-Christ", qui a pardonné les péchés ».
Cette foi en Jésus-Christ, doit être « réassumée » et « mise en œuvre par sa manière de vivre » car « vivre en chrétien, c’est s’approprier cette foi dans le Christ, cette re-création » et réaliser les œuvres qui naissent de cette foi, les « œuvres de sanctification ».
L'homme est « vraiment faible et souvent, souvent, [il fait] des péchés, il a des imperfections… » mais « même les imperfections servent à quelque chose sur ce chemin de sanctification ».
« Si tu t’habitues : ‘J’ai une vie un peu comme ça; je crois en Jésus-Christ, mais je vis comme j’en ai envie’… Ah, non, cela ne te sanctifie pas ; cela ne va pas ! C’est un contresens ! Mais si tu dis : ‘Oui, je suis pécheur ; je suis faible et je me tourne sans cesse vers le Seigneur pour lui dire : ‘Mais Seigneur, toi tu as la force, donne-moi la foi ! Tu peux me guérir'… dans le sacrement de la réconciliation, Il te guérit ».
« Avant l’acte de foi, avant d’avoir accepté Jésus-Christ qui re-crée par son sang, l'homme était sur la voie de l’injustice ». Après, en revanche, il est « sur la voie de la sanctification », mais il doit le prendre « au sérieux » en faisant des œuvres de justice car s'il « accepte la foi mais ensuite ne la vit pas », il n'est que « chrétien a memoria ».
Ces oeuvres sont « simples » : « adorer Dieu : Dieu est toujours le premier ! Et puis faire ce que Jésus conseille : aider les autres ». Ce « sont les œuvres que Jésus a faites dans sa vie : les œuvres de justice, les œuvres de re-création ».
« Sans cette conscience de l’avant et de l’après, dont parle Paul, le christianisme ne sert à personne ! Et plus encore : il est sur la voie de l’hypocrisie. ‘On me dit chrétien, mais je vis comme un païen’. Ces ‘chrétiens à mi-chemin’ ne prennent pas cela au sérieux. »
Ce sont « des chrétiens tièdes : ‘Mais oui, ou ; mais non, non’. Un peu 'des chrétiens à l’eau de rose', non ?… Un peu de vernis de chrétien, un peu de verni de catéchèse… Mais à l’intérieur, il n’y a pas de vraie conversion, il n’y a pas cette conviction de Paul : ‘J’ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ et d’être trouvé en lui’. »
Le baptisé est « saint, justifié, sanctifié par le sang du Christ » mais il est appelé à « prendre cette sanctification au sérieux et la vivre » :« accepter de perdre tout ce qui éloigne de Jésus-Christ » et « faire tout neuf : tout est nouveauté dans le Christ ».
« On peut y arriver », a encouragé le pape : « Pas seulement les saints, mais aussi les saints anonymes, ceux qui vivent sérieusement le christianisme ». « Demandons à saint Paul, a-t-il conclu, la grâce de vivre sérieusement notre vie de chrétien, de croire vraiment que nous avons été sanctifiés par le sang de Jésus-Christ ».
Avec Hélène Ginabat pour la traduction
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