à Sad Bauchrieh, dans le cadre d'une réunion de prières œcuméniques à l'intention des religieuses prises en otages.
La cérémonie, marquée par de nombreuses prises de parole, s'est tenue à l'initiative de « Lumière d'Orient », l'un des canaux du groupe Télé-Lumière, dont le PDG, Jacques Kallassi, a pris la parole en cours de réunion. La rencontre a regroupé en outre les évêques Boulos Matar, Roland Abou Jaoudé, Georges Saliba, Michel Kassarji, Cyrille Bustros et Youhanna Battah, et de nombreux prêtres de toutes les églises.
Dans son homélie, Mgr Boulos Matar a soulevé la très grave question de « la crise de conscience, la crise de civilisation » qui marquent les développements militaires qui se produisent sur la scène syrienne.
L'un des plus graves aspects de cette crise est l'enlèvement de religieuses cloîtrées de leur couvent, ainsi que celui des deux évêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, a-t-il fait valoir.
« À la lumière de ce qui se produit, a dit l'évêque, ne voit-on pas clairement qu'une grave crise de civilisation marque les développements qui se produisent en Syrie et dans d'autres pays de la région ? Ces développements ne s'expliquent pas autrement que par la perte de toute sensibilité spirituelle de la part de personnes qui ont perdu le sens des valeurs professées par leur religion. (…) Ce qui se passe ne saurait être décrit que comme un rejet franc et direct de la volonté de Dieu. Ce signe des temps, cette crise des valeurs, aucun Arabe ne saurait en souffrir. Depuis quand prend-on en otages des femmes ? Cette action est en contradiction totale avec la dignité de la civilisation arabe et sa réputation de noblesse. »
« Même si ces agissements sont individuels, a ajouté l'archevêque maronite de Beyrouth, il reste que de telles erreurs assumées directement par quelques-uns ne peuvent être abstraites du contexte plus global où elles se déroulent, et posent la question très directe des rapports qui doivent exister entre chrétiens et musulmans dans ce Machrek et dans le monde. »
De son côté, Jacques Kallassi, PDG de Télé-Lumière, a prononcé un mot dans lequel il a souligné que « ce qu'il faut redouter, avec l'extension de la guerre, c'est que toute une génération grandisse ne croyant plus en rien d'autre que l'argent, les armes, la force et la domination ».
« Mais nous n'avons pas vraiment peur d'être forcés à partir. Nous avons peur de ce que deviendrait cette région si nous partons », a-t-il conclu.
L'orient le jour