« Je savais qu'il était saint. Je le savais depuis que j'ai commencé à vivre à ses côtés », a ajouté le cardinal Dziwisz dans ce témoignage sur les nombreuses années passées aux côtés du pape polonais. Si aujourd'hui Jean-Paul II est proclamé bienheureux, « c'est parce qu'il était déjà saint dans sa vie, il l'était aussi pour nous qui lui étions familiers ».
Le cardinal a rappelé combien le pape était constant, le même en public comme en privé. « Il était toujours le même. Toujours, comme devant Dieu ». « La majeure partie du temps que l'on passait en sa compagnie se passait en silence, parce que c'était l'attitude qu'il préférait. Rester avec Jean-Paul II voulait dire aimer son silence », a ajouté le cardinal Dziwisz.
« Etre son collaborateur, son secrétaire signifiait avant tout lui garantir son espace vital, une liberté de mouvement, protéger son rayon de liberté qui comprenait avant tout de l'espace et du temps pour Dieu ».
Pour Jean-Paul II, il y avait « Dieu et rien d'autre ». Il était un « amoureux de Dieu », il le cherchait sans cesse et n'était « jamais fatigué de rester avec Lui », a expliqué son ancien secrétaire. « Il savait s'immerger en Dieu partout et dans n'importe quelle condition : même quand il étudiait ou qu'il se trouvait au milieu des gens, il le faisait avec le plus grand naturel ».
« Prier, pour Jean-Paul II, c'était respirer. Quand il parlait ensuite de Jésus-Christ, il ne faisait rien d'autre que de parler de son expérience », a-t-il ajouté en évoquant l'authenticité de Jean-Paul II : « Il y a toujours eu une correspondance entre ce qu'il disait et ce qu'il vivait. Il était toujours authentique, aussi et surtout dans l'écoute ».
Le cardinal Dziwisz a rappelé les derniers jours de sa vie, durant lesquels la « puissance » de sa foi et la « profondeur » de son regard n'ont pas faibli. Dans son lit, « il était non seulement conscient mais aussi parfaitement présent », a-t-il expliqué. « C'était comme s'il veillait sur nous. Et qu'il attendait que nous, et les jeunes qui étaient place Saint-Pierre soient prêts ».
Jusqu'à la fin « il tendit vers son but », a-t-il rapporté. « Sa discipline mentale de l'abandonna jamais », et « comme le patriarche biblique il se prépara à la séparation ». En mourant, il semblait dire : « Je rentre à la maison de mon Père et de ma Mère, je vais là où j'ai toujours souhaité aller. Là où se trouve la vie et où l'on est vraiment, pour toujours, bienheureux ».
Marine Soreau
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