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Prison ferme pour un journaliste reconnu coupable de diffamation et d’extorsion de fonds

Prison ferme pour un journaliste reconnu coupable de diffamation et d’extorsion de fonds

Reporters sans frontières condamne le verdict prononcé le 26 juillet 2010 par le tribunal correctionnel d’Abidjan à l’encontre de Traoré Médandjé, journaliste au quotidien L’intelligent d’Abidjan. Celui-ci était poursuivi pour diffamation et extorsion de fonds

suite à la publication d’une enquête intitulée "Les cliniques boutiques illégales de Vavoua".
Dans cette enquête, Traoré Médjandé, dénonçait la multiplication des officines privées de santé illégales dans la région de Vavoua et l’implication du directeur départemental de la santé, le docteur André Tia, qui se serait enrichi en organisant des formations médicales privées sans autorisation de son ministère de tutelle.

L’article, paru le 4 septembre 2009, a entraîné une réaction du ministère de la Santé ivoirien qui a confirmé les propos du journaliste. Le docteur Tia a été limogé puis radié de la fonction publique pour "activités contraires à l’éthique de sa profession".

Quelques mois plus tard, celui-ci a porté plainte contre Traoré Medjandé pour diffamation et extorsion de fonds.

Le 26 juillet dernier, le tribunal correctionel a suivi les réquisitions du procureur et a condamné le journaliste à douze mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 5 millions de francs CFA (soit environ 7620 euros). Sur l’infraction de diffamation, le ministère public reproche au journaliste d’avoir publié une interview de Daha Didier, secrétaire général du Syndicat des préparateurs et gestionnaires en pharmacie, et dont certains propos porteraient atteinte à l’honorabilité du docteur Tia. Sur l’infraction d’extorsion de fonds, le parquet estime que le journaliste s’est entretenu trois fois avec le docteur Tia dans des lieux différents, ce qui s’apparente à une manoeuvre de chantage.

" Cette condamnation est complètement absurde. Pourquoi le journaliste doit-il payer si cher pour un article dont les faits dénoncés sont officiellement reconnus par les autorités du pays ? L’infraction d’extorsion de fonds est un véritable prétexte permettant de condamner le journaliste à une peine de prison ferme. Le fait de rencontrer quelqu’un plus d’une fois ne permet pas de prouver l’intention d’extorquer. L’objectif du journaliste était simplement d’attirer l’attention des autorités sur un problème de santé publique, pourtant bien connu en Côte d’Ivoire", s’est étonnée Reporters sans frontières.

"Les règles de base du procès pénal ivoirien n’ont pas été respectées. Le journaliste s’est retrouvé seul à comparaître devant le tribunal correctionnel. Curieusement, l’auteur des propos jugés diffamatoires n’a pas été recherché par la police ni entendu par la justice. Tout porte à croire que ce procès à été instruit à charge contre Traoré Médjandé", a déclaré Reporters sans frontières.

Le journaliste est sorti libre de la salle d’audience, sans qu’aucun mandat d’amener ne soit délivré à son encontre. Son avocat a fait appel. La date de l’audience sera fixée en octobre à la rentrée des vacances judiciaires.

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).