Cependant, les protestations des journalistes contre les abus policiers semblent avoir, dans une certaine mesure, porté leurs fruits. Après avoir reçu les plaintes de trente reporters de l’Association bélarusse des journalistes (BAJ) la semaine dernière (voir ci-dessous), le Procureur général Ryhor Vasilevich avait publiquement averti les forces de l’ordre que les violations des droits des journalistes seraient sanctionnées. En conséquence, à Minsk du moins, la police s’est comportée de manière moins agressive, et a laissé une partie des journalistes présents faire leur travail, tout en leur recommandant de rester éloignés.
Reporters sans frontières prend acte de cette relative modération, qui tranche avec la violence indiscriminée employée lors des précédents rassemblements. Mais derrière ces apparences, la répression continue. Elle se concentre simplement sur les journalistes dépourvus d’accréditation officielle, notamment les correspondants de médias en exil et de sites d’information en ligne.
Deux journalistes qui couvraient les manifestations ont été arrêtés et traduits en justice. Alyaksandra Klimovich, de la chaîne de télévision indépendante Belsat TV, a été condamnée aujourd’hui à 11 jours de prison à Minsk. Son collègue Mikhas Yanchuk a affirmé à Reporters sans frontières que tous les collaborateurs de la chaîne couvrant les protestations avaient été interpellés, dont plusieurs avaient été frappés ou s’étaient fait casser leur matériel. Un photojournaliste du site d’information ex-press.by, Alyaksandr Zyankou, a été arrêté à Barysau (région de Minsk) et condamné à 5 jours de prison.
Au moins trois autres professionnels des médias ont été brièvement interpellés :
Alisa Pol, correspondante de Radio Racyja à Brest
Alena Autushka, journaliste d’ex-press.by à Barysau
Andrey Lyubenchuk, journaliste indépendant à Brest, a été interpellé après avoir réalisé une interview filmée d’un coordinateur de la campagne « Révolution à travers les réseaux sociaux ». L’enregistrement a été saisi.
Reporters sans frontières