« La situation de l’enfant dans la ville de Goma et sur tout le territoire du Nord Kivu ne permet pas d’espoir pour l’instant. Les enfants sont injustement victimes de meurtres, enlèvements, traumatismes, abandons dans des maisons ou dans la rue en cette situation difficile de fuite, de faim et de violences sexuelles », rapporte l’un de des relais du Bureau international catholique de l’enfance (BICE) sur place en République démocratique du Congo.
Et d’ajouter : « La guerre déclenchée dans la ville de Goma depuis le 19 novembre a causé d’énormes préjudices aux enfants et on déplore déjà des morts d’enfants en lien direct avec le conflit. Dans les quartiers de la ville et les camps alentour, nous avons constaté à de maintes reprises des exactions de toutes sortes. Partout, des milliers d’enfants sont seuls, séparés de leurs parents et familles disparus dans le sauve-qui-peut général. C’est une dévastation totale. De façon générale, les enfants n’ont plus accès à l’éducation car tout le monde a peur, les enfants, les parents, les éducateurs. »
Les appels successifs lancés au niveau international par le Conseil de sécurité de l’ONU et l’OIF, et régional par les Chefs d’Etat des Grands Lacs « n’ont pas dissuadé les groupes rebelles, y compris le M23 qui semble s’avancer vers Bukavu après la prise de Goma et de Saké, à épargner les enfants et les populations civiles en général d’exactions graves, en dépit de l’accord du 24 novembre à Kampala », déplore le BICE.
Si les Nations Unies ne réussissent pas à faire respecter leurs décisions, notamment à travers la MONUSCO, la situation, indique la même source, « risque de dégénérer en conflit ethnique pouvant aller jusqu’au génocide, comme l’a souligné Roger Meece, Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ».
Le BICE exhorte les institutions suivantes à se mobiliser pour assurer la protection des populations civiles, en particulier la MONUSCO, pour assurer la protection effective des civils, empêcher que des sévices graves ne soient infligés à des enfants, et que les enfants qui se trouvent dans les rangs des forces et groupes armés soient libérés. La Cour Pénale Internationale, le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l'homme sont également interpellés.
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