Mais dans quelle direction? le pape répond par petites touches: "C’est une maman, l’Église, et elle doit aller sur ce chemin de la miséricorde. Et trouver une miséricorde pour tous." Ou bien: "Le cardinal Quarracino, mon prédécesseur[à Buenos Aires, ndlr], disait que selon lui la moitié des mariages étaient nuls. Mais pourquoi disait-il cela ? Parce qu’on se marie sans maturité, on se marie sans se rendre compte que c’est pour toute la vie, ou on se marie parce que, socialement, il faut se marier."
Les catholiques divorcés et remariés et l’accès aux sacrements
C’est une question qui revient toujours. La miséricorde est plus grande que le cas que vous posez. Je crois que c’est le temps de la miséricorde. Ce changement d’époque, et tous ces problèmes de l’Église, tels que le témoignage pas bon de certains prêtres, les problèmes de corruption dans l’Église, et aussi le problème du cléricalisme, pour donner un exemple. Cela a fait tant de blessés, tant de blessés.
Et l’Église est mère : elle doit aller soigner les blessés, avec miséricorde. Mais si le Seigneur ne se lasse pas de pardonner, nous n’avons pas d’autre choix que celui-ci : avant tout, soigner les blessés. C’est une maman, l’Église, et elle doit aller sur ce chemin de la miséricorde. Et trouver une miséricorde pour tous. Mais je pense, quand le fils prodigue est rentré à la maison, son père ne lui a pas dit : « Mais toi, écoute, assieds-toi : qu’as-tu fait de l’argent ? ». Non ! Il a fait la fête ! Ensuite, peut-être, quand le fils a voulu parler, il a parlé. C’est ce que doit faire l’Église. Quand il y a quelqu’un… pas seulement les attendre, aller les chercher ! Voilà la miséricorde. Et je crois que c’est un kairós, ce temps est un kairós de miséricorde.
Mais cette première intuition, c’est Jean-Paul II qui l’a eue, quand il a commencé avec Faustine Kowalska, la divine miséricorde… il avait quelque chose, il avait eu l’intuition que c’était une nécessité de ce temps. En ce qui concerne le problème de la communion pour les personnes remariées, il n’y a pas de problème pour que les personnes divorcées reçoivent la communion, mais quand elles sont remariées, elles ne peuvent pas. Je crois qu’il faut regarder ceci dans la totalité de la pastorale du mariage. Et c’est pour cette raison que c’est un problème.
Mais aussi, entre parenthèses, les orthodoxes ont une pratique différente. Eux, ils suivent la théologie de l’économie, comme ils l’appellent, et ils donnent une seconde possibilité, ils le permettent. Mais je crois que ce problème – je ferme la parenthèse – doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage.
Et c’est pourquoi, deux choses : en premier, un des thèmes à examiner avec ces huit membres du Conseil des cardinaux, sur lesquels ils se réuniront les 1er, 2 et 3 octobre, est comment avancer dans la pastorale du mariage, et ce problème sortira à ce moment-là.
Et un second point : il y a quinze jours, j’étais avec le secrétaire du synode des évêques, pour le thème du prochain synode. C’était un thème anthropologique, mais en en parlant, en retournant la question dans tous les sens, nous avons vu ce thème anthropologique : comment la foi aide-t-elle la planification de la personne, mais dans la famille, et ensuite, poursuivre avec la pastorale du mariage. Nous sommes en chemin pour une pastorale du mariage un peu profonde. Et c’est le problème de tout le monde, parce qu’il y en a beaucoup, non ?
Par exemple, je ne donne qu’un seul exemple : le cardinal Quarracino, mon prédécesseur [à Buenos Aires, ndlr], disait que selon lui la moitié des mariages étaient nuls. Mais pourquoi disait-il cela ? Parce qu’on se marie sans maturité, on se marie sans se rendre compte que c’est pour toute la vie, ou on se marie parce que, socialement, il faut se marier. Et la pastorale du mariage entre aussi là-dedans.
Et aussi le problème judiciaire de la nullité des mariages, il faut revoir cela, parce que les tribunaux ecclésiastiques ne suffisent pas. C’est complexe, le problème de la pastorale du mariage. Merci.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat