Dans une intervention prononcée le 4 octobre à Genève à l’occasion de la 62e session du Comité exécutif de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (Unhcr), il a notamment déploré les conditions d’accueil de certains réfugiés et a évoqué le problème de l’accueil des mineurs qu’il invite à traiter « comme des enfants ».
Tout en saluant « l’effet civilisateur » de la Convention sur les Réfugiés entrée en vigueur en 1951 qui a pour objectif d’« assurer aux réfugiés l’exercice le plus large possible de leurs droits et de leurs libertés fondamentales », Mgr Tomasi a regretté que « dans de nombreuses régions du monde, des millions de réfugiés ne soient pas encore dans les conditions de jouir de ces droits ».
Dans son intervention, Mgr Tomasi a fermement dénoncé les conditions d’accueil qu’il compare au système carcéral. « Ces personnes qui cherchent la protection ou des manières pour tenter de survivre sont littéralement enfermées et surveillées comme si elles étaient des prisonniers criminels et même les enfants sont soumis aux mêmes conditions».
« L’environnement semblable à celui des prisons, qui existe dans beaucoup de ces centres, l’isolement du ‘monde extérieur’, le flux incompréhensible d’informations et la destruction d’un projet de vie touchent la santé mentale et physique des demandeurs d’asile et causent stress psychologique, dépression, insécurité, diminution de l’appétit et différents degrés d’insomnie », a-t-il expliqué.
« Il est donc urgent de développer et de promouvoir des alternatives», a-t-il affirmé en proposant notamment de développer « des programmes communautaires, d’introduire des mécanismes de contrôle et d’information, de former des groupes de soutien, d’ajouter des centres de visites aux projets de maisons ouvertes afin qu’au moins les familles avec des enfants puissent résider dans un environnement de vie sécurisé ».
Mgr Tomasi a aussi évoqué le problème des mineurs non accompagnés qui, par milliers, « font route vers l’Europe en défiant le système de protection des pays qu’ils traversent ». Ils « doivent surtout être traités comme des enfants et la principale préoccupation, doit être de défendre leur meilleur intérêt indépendamment du motif de leur fuite »« Les recherches ont démontré que comme source de motivation et de soutien, la religion est considérée comme impor0tante par ces mineurs qui désirent la disponibilité de conseillers spirituels ».
L’observateur permanent a enfin souhaité de « nouvelles stratégies et nouvelles politiques » qui permettront de « comprendre les causes premières » et de « définir la gestion des frontières et de l’intégration ».
« La compassion créative devient possible s’il y a un sens authentique de solidarité et de responsabilité envers les membres les plus nécessiteux de notre famille humaine », a-t-il conclu. « Les réfugiés ne sont pas des numéros anonymes mais des personnes, des hommes, des femmes, des enfants avec leurs histoires individuelles, avec des dons à mettre à disposition et des aspirations à satisfaire ».
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