Les membres de la CENCO font part de leur « profonde consternation » face aux nouveaux conflits qui ont repris dans le nord et le sud du Kivu, où ils voient « l’illustration d’un plan de balkanisation », dénoncé à maintes reprises par l’Eglise.
Unité et indivisibilté
Selon la CENCO, ce plan se manifeste sous différentes formes, « au plan économique, du fait de la présence de réseaux d’exploitation illégale des ressources naturelles et au plan politique, du fait de l'intensification de la présence inacceptable des milices et des groupes armés étrangers qui tuent, violent et pillent, entraînant le déplacement forcé des populations congolaises et une occupation irrégulière de notre territoire. »
Tout en exprimant leur compassion pour les populations sinistrées, victimes « des affres de cette guerre injuste et injustifiable », les évêques congolais réaffirment « l’unité et l’indivisibilité de la R. D. du Congo dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la communauté internationale le 30 juin 1960. »
« Il doit être clair, déclarent-ils, que l’intégrité du territoire de la R. D. du Congo n’est pas négociable. »
« Les Evêques stigmatisent énergiquement ce plan de balkanisation, poursuit le communiqué. Ils invitent les élus du peuple ainsi que le peuple congolais tout entier à un sursaut patriotique pour ne pas être complice de ce plan macabre d’émiettement et d’occupation de notre territoire national. »
« Les ressources naturelles, souligne la conférence épiscopale, appartiennent au peuple congolais et doivent d’abord servir à son développement et au bien-être de sa population. »
La CENCO appelle instamment tous les Congolais vivant en R. D. du Congo et ceux de la diaspora à se mobiliser pour faire échec à ce plan « ennemi et destructeur ». A cet effet, « des actions seront menées concomitamment dans toutes les paroisses des diocèses de la R. D. du Congo et dans les aumôneries des Congolais à l’étranger pour exprimer notre refus catégorique de ce plan et implorer la grâce de la paix ».
Enfin, la CENCO appelle les pays voisins à « cesser toute ingérence et toute agression et à privilégier la voix de la paix et la cohabitation pacifique pour permettre un développement durable dans la sous-région des Grands lacs. »
Appel international
Le message se termine par un vibrant appel aux Nations-Unies et à tous les pays épris de paix pour qu’ils mettent fin à la guerre et à ce plan de "balkanisation" « en appliquant sans délai les décisions déjà prises ».
Didier Reynders, vice-premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, se dit « extrêmement inquiet » de l’évolution de la situation dans le Nord-Kivu, rapporte un communiqué du ministère du 9 juillet 2012.
Le ministre appelle le Conseil de sécurité des Nations-Unies à « reconsidérer la situation et envisager les mesures urgentes qui peuvent être prises », afin de « mettre fin immédiatement aux combats et soutenir le rétablissement de la paix dans cette région ».
Il appelle le Rwanda à « confirmer qu’il est disposé à ne pas être un acteur du problème, et à prendre part à la solution de façon constructive », et il demande aux autorités congolaises que l’intervention des forces armées contre les mutins « se fasse de façon ordonnée et efficace ».
Le Secrétariat exécutif de la Conférence internationale sur la région des grands lacs (CIRGL), qui « déplore la catastrophe humanitaire dans le Nord Kivu », a tenu hier, 11 juillet 2012, une session extraordinaire à ce sujet, en Ethiopie, à Addis Abéba, en marge des sessions de l’Union Africaine.
Dans un communiqué, le Secrétariat rappelle aux pays membres « leur détermination collective à faire de la région des Grands Lacs un espace de paix et de sécurité durable, de stabilité politique et sociale, de croissance et de développement partagés »
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