Le pape Benoît XVI ajoute le geste aux paroles, fait observer le P. Lombardi, en invitant à Rome le Prince Ghazi de Jordanie et en proposant une rencontre d'étude entre une délégation des 138 chefs religieux musulmans signataires
de la lettre d'octobre, et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, également directeur de Radio Vatican et du Centre télévisuel du Vatican, le P. Federico Lombardi, a publié une note sur la réponse de Benoît XVI à 138 autorités musulmanes (cf. Zenit du 29 novembre 2007). Le pape Benoît XVI a répondu, dans une lettre signée par son secrétaire d'Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, à la lettre ouverte que 138 personnalités musulmanes avaient adressé le 13 octobre dernier, à l'occasion de la fin du Ramadan (Eid al-Fitr), au pape et à d'autres responsables chrétiens. Le titre de ce document sans précédent était : « Une parole commune entre nous et vous ».Benoît XVI se déclare notamment disponible pour une visite du prince Ghazi de Jordanie et d'une délégation des signataires de la « lettre ouverte » de 138 autorités musulmanes. Il affirme aussi la disponibilité du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, pour une « rencontre de travail ».Le pape y réaffirme l'importance du dialogue basé sur le respect effectif de la dignité de la personne et sur la connaissance objective de la religion de l'autre. « Le pape ne s'arrête pas aux paroles, souligne le P. Lombardi, il invite le prince musulman Ghazi de Jordanie à venir à Rome, avec une délégation des promoteurs de la lettre commune et il propose une rencontre de réflexion et d'étude avec le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et certaines institutions académiques catholiques spécialisées. En somme, le pape croit dans le dialogue, un dialogue sincère et loyal, naturellement. Parmi les musulmans aussi, il y a de nombreux interlocuteurs avisés, et autorisés, conscients des grands défis de l'humanité d'aujourd'hui, et il est positif que parmi eux grandisse une capacité d'expression commune et une volonté de se déclarer explicitement pour la paix. La direction est juste. Il faut s'aider à poursuivre la route ». Le P. Lombardi souligne que le but du pape est la promotion de la paix : « C'était une lettre importante, qui mettait en relief le lieu central de l'amour de Dieu et du prochain, dans le Coran comme dans la Bible juive et chrétienne, avec comme claire intention de promouvoir l'engagement commun pour la paix dans le monde entier, sur la base d'une compréhension réciproque plus profonde ». Le P. Lombardi fait observer que le titre de la lettre est tiré du Coran : « L'esprit positif de la lettre apparaît clairement dans le titre : ‘Une parole commune entre nous et vous', citation d'un fameux verset du Coran adressé au ‘peuple du Livre, juifs et chrétiens' », souligne-t-il. Le porte-parole du Saint-Siège souligne aussi que la lettre du pape met en rapport le respect de la dignité humaine et la promotion de la justice, en disant : « La réponse du pape, rappelle qu'il ne faut pas sous-évaluer les différences, mais met elle aussi en relief surtout ce qui unit, et il encourage le respect et la connaissance mutuelle, la reconnaissance effective de la dignité de toute personne humaine ; elle manifeste la confiance sincère dans un chemin d'accueil croissant, prometteur pour la promotion de la justice et de la paix ».
ROME, Lundi 10 décembre 2007 (ZENIT.org)