Benoît XVI propose « une évaluation positive des médias sociaux », sans pour autant être « naïf », analyse Mgr Celli : car s’ils peuvent contribuer à « l’harmonie de la famille humaine », ils exigent cependant une utilisation marquée
Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales et Mgr Paul Tighe, secrétaire du dicastère, ont présenté le message de Benoît XVI pour la 47e journée mondiale des communications sociales, ce 24 janvier 2013, en la fête de François de Sales, saint patron des journalistes.
Le message de cette année a pour thème “Réseaux Sociaux: portes de vérité et de foi; nouveaux espaces d’évangélisation”.
Positif mais pas naïf
Dans son message, estime Mgr Celli, Benoît XVI se situe à l’opposé d’une certaine pensée qui tend à « souligner les effets négatifs de l’utilisation d’Internet pour le développement de la personne », alléguant que les réseaux sociaux favorisent « la réduction de nos capacités à penser de façon approfondie » et rendent l’homme « superficiels » à cause des « sources disparates » de données.
Au contraire, le message du pape s'inscrit dans « une évaluation positive des médias sociaux », sans pour autant être « naïf », constate l’archevêque : ils sont vus « comme une opportunité de dialogue et de débat », avec la capacité « de renforcer les liens d’unité entre les personnes et de promouvoir efficacement l’harmonie de la famille humaine ».
Mais cet usage positif est possible à condition « que l’on agisse dans le respect de l’intimité » avec « responsabilité et dévouement à la vérité », et avec « authenticité », car il ne s’agit pas seulement de « partager des informations » mais de « communiquer une partie de soi-même », ajoute Mgr Celli.
En outre, poursuit-il, les réseaux sociaux sont une opportunité car leur dynamique s’insère « dans celle plus riche et profonde de la recherche existentielle du cœur humain », de ce qui « donne un sens au chemin de l’homme ».
Evangéliser par le témoignage
Evoquant le phénomène fréquent d’Internet, où « la mer des informations excessives » domine parfois « la voix discrète de la raison », l’archevêque rappelle que Benoît XVI n’invite pas seulement à « une expression explicite de la foi » mais aussi à un « témoignage ».
Dans le contexte des réseaux sociaux et « des exigences existentielles de ceux qui l’"habitent" », explique-t-il, ce témoignage consiste à « se donner soi-même aux autres à travers la disponibilité à s'impliquer avec patience et respect dans leurs questions et leurs doutes, sur le chemin de la recherche de la vérité et du sens de l'existence humaine ».
Il donne à ce propos un conseil tiré du magistère du pape, à celui qui voudrait « s’impliquer dans le dialogue et le débat sur l’agora des réseaux sociaux », dans l’actuel « contexte multiculturel et multi religieux de notre société » : il faut non seulement « accepter l'existence de la culture de l'autre », mais aspirer aussi « à s'en enrichir » et à « lui offrir ce que l'on possède de bien, de vrai et de beau ». (Centre culturel de Belém – Lisbonne – 12 mai 2010).
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