Les entretiens en Turquie ont porté sur le dialogue islamo-chrétien au niveau régional, au service des valeurs d’unité, de justice et de paix, a précisé le patriarche dans son homélie. Les relations œcuméniques et la coopération entre les Églises, « la présence maronite et chrétienne en Turquie ; la situation des maronites à Chypre ; les massacres perpétrés contre nos frères arméniens au temps des Ottomans en 1914 et 1915, lors de la Première Guerre mondiale, ont également été abordés », a dit le patriarche.
Le patriarche a remercié le président turc et son Premier ministre « de l’accueil particulièrement chaleureux » qu’ils lui ont réservé et des « rencontres très riches » qu’il a tenues avec eux. Il s’est également dit heureux d’avoir pu rencontrer le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, le vicaire du patriarcat arménien-catholique, le vicaire du patriarche syrien-catholique et enfin le métropolite des syriens orthodoxes à Istanbul et Ankara.
98 % de sunnites
« La population de l’État turc est formée à 98 % de sunnites, a encore affirmé le patriarche maronite. Elle compte 79 millions de personnes. Cet État respecte une stricte séparation entre la religion et l’État. Il respecte toutes leurs religions, reconnaît la liberté religieuse et adhère à la démocratie. Il est concerné par le dialogue des civilisations et des religions, respecte les valeurs spirituelles et humaines, les valeurs de la modernité, du progrès, de la démocratie et de l’égalité. De ce point de vue et de plusieurs autres, la Turquie peut être offerte comme modèle à ce qu’on nomme printemps arabe », a-t-il dit.
Recevant le patriarche Raï, le Premier ministre Erdogan a souligné l’importance que la Turquie attache à la « stabilité au Liban » et au rôle que joue sur ce plan le chef de l’Église maronite.
En Turquie, le patriarche a exprimé « son grand respect pour cet État qui respecte les chrétiens présents sur son sol et au Moyen-Orient ». Il a également relevé que « le lien entre la Turquie et les Églises présentes sur son sol jouerait un rôle important dans le maintien de la paix au Moyen-Orient ».
Pour sa part, après s’être entretenu avec le patriarche Raï, Bartholomée Ier a exprimé l’espoir que le printemps arabe engendre des circonstances favorables aux chrétiens, « faute de quoi il se transformerait en un hiver arabe ».
Pour sa part, le patriarche Raï a adressé une invitation officielle au patriarche œcuménique à visiter le Liban.