étape de sa tournée pastorale au Mexique.
À Guadalajara, il a été accueilli à sa descente d’avion par un représentant du gouverneur de cette province, le consul honoraire Antonio Jreissati et plusieurs autres figures libanaises de la région.
Répondant aux questions de la presse à son lieu de résidence, il a mis l’accent sur « le message international du Liban », soulignant que celui-ci doit être préservé d’autant que le Liban « serait le seul État civil de la région où la démocratie et la liberté prévalent ». « Il faut que le Liban soit neutre et ne soit pas impliqué dans un axe déterminé, afin qu’il reste un lieu de rencontre pour tous », a-t-il ajouté.
Les conflits dans la région
Interrogé sur les chrétiens d’Orient, Mgr Raï a affirmé que ces derniers constituent « un élément essentiel et non faible en Orient », avant de rejeter le discours de la communauté internationale sur la nécessité de « protéger les minorités ». « Nous l’invitons plutôt à plaider en faveur de la préservation de la citoyenneté, a-t-il déclaré. Tous les chrétiens d’Orient soutiennent en principe les régimes, mais cela ne signifie pas qu’ils sont favorables aux dictatures », a-t-il encore dit.
En réponse à une autre question sur les guerres au Moyen-Orient, le chef de l’Église maronite a fait état de « deux genres de conflit : le premier porte sur le contentieux israélo-arabe et le dossier palestinien, qui est la source de tous les autres conflits, et le second se rapporte aux soulèvements dans certains pays de la région ». Il a appelé la communauté internationale à appliquer les résolutions relatives au dossier palestinien, avant d’indiquer que les bouleversements dans certains pays ont amené le pouvoir à introduire sans tarder des réformes pour éviter le pire. « Mais, malheureusement, certains pays comme la Libye, l’Égypte et la Syrie sont le théâtre d’importants conflits », a-t-il déploré avant d’exprimer son appui aux revendications légitimes des peuples et son opposition au recours à la violence. « Nous souhaitons indiscutablement que le printemps arabe aboutisse à ses fins, loin de l’effusion de sang », a commenté Mgr Raï, qui s’est ensuite rendu auprès du cardinal de Guadalajara, Francisco Roublis Ortega. Il a plus tard célébré une messe en l’église Saint-Pedro, en présence des membres de la diaspora libanaise qu’il a rencontrés lors d’un dîner au siège de la municipalité de la ville et qu’il a invités à maintenir les liens avec le Liban.
Avant de se rendre à Guadalajara, Mgr Raï avait eu à Cancun un entretien avec l’archevêque grec-orthodoxe du Mexique et de l’Amérique latine, Antonio Chedrawi.
Dans une déclaration à la presse, Mgr Chedrawi a mis l’accent sur l’importance de la visite du patriarche maronite, à qui il a rendu un vibrant hommage, estimant que ses tournées pastorales « sont nécessaires parce que les émigrés sont parfois induits en erreur et ont besoin d’être informés par une source nationale, libre et honnête, comme le patriarche ». « De nombreux hommes politiques prétendent représenter l’émigration, mais en fait personne ne la représente », a-t-il insisté.
En réponse à une question, il a déploré un plan visant à « vider le Moyen-Orient des chrétiens », en s’arrêtant en particulier sur la situation en Irak. L’archevêque s’est prononcé en faveur des réformes dans les pays de la région, mais contre la violence.
En réponse à une question, il s’est félicité de la décision adoptée en Conseil des ministres concernant le vote des émigrés, tout en soulignant que l’important c’est sa mise en application. « Les émigrés ont des droits et ils doivent les obtenir. (…) Il faut cesser de les considérer seulement comme la poule aux œufs d’or », a martelé Mgr Chedrawi.
L'orient le jour