« Il ne se trouve personne, parmi les Libanais, qui désire substituer à ces forces l’autosécurité, a-t-il ajouté. Face à la monstruosité qui a touché le Liban, du Sud de Beyrouth jusqu’au cœur du Nord (…), les hommes au pouvoir et les parties en conflit qui refusent de se mettre à la table de dialogue, qui bloquent la formation d’un nouveau cabinet, paralysent le Parlement et suspendent la vie publique, doivent prendre conscience qu’ils sont, eux, les responsables du chaos sécuritaire, de la prolifération des armes illégales, des voitures piégées itinérantes, des explosions et du sang des martyrs innocents. Leur lourde responsabilité au sujet de ces catastrophes nationales leur impose le devoir de sortir le pays des axes du conflit confessionnel régional, de le libérer des directives étrangères et de le détacher des développements en Syrie. »
Valorisant « la réconciliation, en tant que besoin urgent de notre société », Mgr Raï s’est désolé enfin du fait que, « à l’heure où la plupart des pays arabes tentent de définir leur identité, le Liban plonge en contrepartie dans l’oubli de sa propre identité, à cause du conflit intercommunautaire ».
Tournée à Tripoli
C’est dans ce cadre d’ailleurs que le patriarche a appelé les Libanais « à retourner à leur pacte national afin d’éviter les conflits qui menacent leur entité ». Il a lancé cet appel lors de la cérémonie organisée hier à Kfarsakhab (Zghorta) en hommage au père Joachim Moubarak, qui avait œuvré de son vivant pour une réforme au sein de l’Église maronite, marquée entre autres par une ouverture aux idées laïques, comme l’a rappelé à cette occasion l’archevêque maronite de Batroun, Mgr Mounir Khairallah. Le patriarche Raï s’est ensuite rendu au site de l’explosion à Tripoli, où il a réitéré l’appel au dialogue national, tel que préconisé par le chef de l’État.