Alors que le Bahreïn fête, le 6 mars 2008, le neuvième anniversaire de l’accession au pouvoir du roi Cheikh Hamad bin Issa Al-Khalifa, Reporters sans frontières publie un rapport d’enquête qui demande notamment aux autorités de mettre en œuvre re les réformes législatives promises depuis plusieurs années.
Si les journalistes bahreïnis bénéficient d’une plus importante liberté de ton qu’un grand nombre de leurs collègues des pays du Golfe, la situation de la liberté de la presse est loin d’être satisfaisante. Aucun journaliste n’a été emprisonné depuis mars 1999, mais les difficultés rencontrées par la presse du royaume ne sont pas négligeables. Une législation restrictive et des pressions voilées des officiels du royaume obligent trop souvent les journalistes à avoir recours à l’autocensure.
C’est dans ce contexte que Reporters sans frontières s’est rendue à Manama, du 9 au 13 février 2008, pour rencontrer des représentants du gouvernement, mais également des membres de l’opposition, des journalistes et des représentants de la société civile.
Si les autorités de Manama affichent une volonté sincère et déterminée de faire évoluer l’état de la presse du royaume, les réformes se font attendre. Notamment celle du code de la presse et des publications. La loi n°47 en vigueur, depuis octobre 2002, ne contient pas moins de dix-huit délits de presse souvent définis dans des termes permettant une interprétation très large.
Reporters sans frontières appelle les autorités à ne pas repousser leurs engagements en faveur de la liberté de la presse. La réforme du code de la presse ne doit pas être abandonnée par manque de volonté politique ou en raison des pressions exercées par les fondamentalistes radicaux majoritaires au Parlement.
Le roi Hamad bin Issa Al-Khalifa a annoncé à plusieurs reprises sa volonté de dépénaliser les délits de presse. A ce jour, seul le Koweït, parmi les pays du Golfe, a adopté cette mesure. Pour Reporters sans frontières, les autorités bahreïnies doivent aller plus loin en mettant fin au monopole de l’Etat sur l’audiovisuel. L’organisation appelle également le ministère de l’Information à faire preuve de retenue quant à la censure de l’Internet. De nombreux sites sont interdits d’accès aux internautes du royaume. La régulation du web devrait être confiée à la justice et non plus à l’administration.
reporters sans frontieres- 6/3/2008