Dans une autre affaire, le journaliste et étudiant Idriss Gassana Byiringiro va pouvoir attendre son procès en liberté. Le 31 juillet, dans la soirée, le tribunal de base de Kacyru (Kigali) a ordonné sa libération conditionnelle afin qu’il puisse continuer à suivre ses cours à l’université de Butare. Il est sorti de prison le 1er août 2012.Idriss Gassana Byiringiro devra cependant se présenter à la justice chaque semaine, et ne pas quitter la capitale, Kigali, sauf pour se rendre en cours. Son procès est prévu fin août.
31.07.2012 – Un journaliste acquitté après trois mois de prison, un autre maintenu en détention provisoire
Détenu depuis le 24 avril 2012, Habarugira Epaphrodite, ex-journaliste à la radio communautaire Huguka, a été acquitté par le tribunal de grande instance de Muhanga (Sud), le 30 juillet. Il doit retrouver sa liberté le 31 juillet.
Le Procureur avait requis contre lui une peine de six ans de prison et une amende de 200.000 francs rwandais (environ 260 euros), pour des propos minimisant le génocide et pour "propagation de l’idéologie du génocide". Le juge a finalement estimé que les accusations retenues contre le journaliste n’étaient pas fondées.
"Nous sommes soulagés par ce verdict. Un seul constat s’impose : Habarugira Epaphrodite a passé trois mois en prison pour rien. D’un simple lapsus à l’antenne la justice avait monté cette affaire en épingle. Nous espérons que le journaliste retrouvera rapidement un travail sans que cet incident nuise à sa carrière", a déclaré Reporters sans frontières.
Suite à son lapsus, le journaliste avait été licencié de son emploi à la radio, avant d’être poursuivi pénalement.
Dans une autre affaire, le reporter au Chronicles et étudiant en journalisme Idriss Gassana Byiringiro a été placé en détention provisoire pour trente jours, à la demande du Parquet qui souhaite rassembler les pièces de son dossier d’instruction. Le journaliste était déjà détenu depuis le 17 juillet dernier, pour avoir "fabriqué de toute pièce l’histoire de son propre enlèvement".
Après avoir déclaré dans une conférence de presse qu’il avait inventé son kidnapping, le journaliste est revenu sur ses propos. Il affirme désormais avoir bien été enlevé, le 15 juin 2012, mais il n’implique plus les services de renseignement. Selon lui, ses ravisseurs présumés étaient des personnes "non identifiées". Dans l’attente du procès, le juge doit se prononcer, le 31 juillet 2012, sur l’éventuelle remise en liberté du journaliste.
"Nous demandons au juge de libérer immédiatement ce journaliste afin que celui-ci puisse préparer sa défense dans le cadre d’un procès impartial. Depuis le début de cette affaire, nous dénonçons la réaction excessive des autorités de police, qui auraient dû privilégier un droit de réponse dans le journal Chronicles plutôt qu’un placement en détention du prévenu", a conclu Reporters sans frontières.
RSF