Pour l'Acat/RDC « les conditions de détention dans les prisons congolaises sont particulièrement difficiles. Elles peuvent souvent être qualifiées de cruelles, inhumaines ou dégradantes ».
Dans le cadre de la 48ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) qui s'est tenue à Banjul (Gambie) du 10 au 24 novembre dernier, et où l'absence d'un représentant du gouvernement congolais a été déplorée, l'Action chrétienne pour l'abolition de la torture, ACAT/République démocratique du Congo, a rédigé un rapport alternatif faisant le point sur les violations des droits de l'homme dans ce pays spécialement sur les prisons et les conditions de détention.
Selon la présidence de l'antenne ACAT Kinshasa, le centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa (CPRK) compte 5 897 détenus incarcérés pour une capacité de 2 000 personnes, tandis qu'à la prison centrale Munzenze de Goma, dans le Nord-Kivu, où la plupart des prisonniers sont des prévenus qui n'ont pas encore été jugés, le taux de surpopulation carcérale dépasse souvent les 600%.
En juin 2010, l'antenne ACAT Nord-Kivu a constaté que 20 personnes, 10 femmes et 10 enfants, étaient détenues sans être répertoriées dans les registres de la prison.
Autres cas critiques signalés par l'ACAT/RDC : la prison centrale de Kisangani, qui nécessite une restructuration urgente, et la prison d'Osio, qui se trouve également dans un état déplorable. Ces deux prisons comptaient, en septembre 2010, 1 557 détenus pour une capacité d'accueil de 457 personnes.
L'alimentation dans les prisons est, toujours selon l'ACAT, une problème récurrent et à l'origine de nombreuses tensions entre détenu. Les rations sont insuffisantes en quantité et en qualité. Quant aux soins médicaux, ils sont pratiquement inexistants dans les prisons de la Province orientale.
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