de la prochaine rencontre convoquée par Benoît XVI le 27 octobre prochain à Assise.
Dans L’Osservatore Romano, Maria Voce a voulu dire sa « joie » et sa « gratitude » à Benoît XVI pour l’organisation de cette Journée. « C’est la joie qui naît devant une inspiration qui donnera certainement une nouvelle accélération et une profondeur dans la manière de vivre ses propres convictions religieuses au service de la paix », dit-elle.
Maria Voce évoque la paix comme une « urgence » alors que « la peur de la religion » se répand de plus en plus, accusée d’être la cause de « nombreux conflits, tensions,phobies, intolérances et persécutions » dans le monde.
En 2004 à Londres – rappelle Maria Voce – Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, s’interrogeait sur l’avenir de nos sociétés multiethniques, multiculturelles et multireligieuses. « Face aux risques de choc des civilisations, elle avait rappelé la vision de saint Augustin au temps de l’écroulement de l’empire romain sous la pression des migrations des peuples : non pas la fin d’une civilisation mais la naissance d’un monde nouveau ».
Il y a 25 ans, « la vision de ce monde nouveau s’est faite expérience durant cette première rencontre historique des chefs religieux du monde à Assise », a estimé Maria Voce. Et aujourd’hui, le pape Benoît XVI « reçoit la consigne de son prédécesseur » qui, alors, invitait à « retrouver et à maintenir toujours vivant l’esprit d’Assise comme motif d’espérance pour l’avenir ».
Durant ces 25 ans, la voie ouverte par le bienheureux Jean-Paul II a fait « un grand chemin grâce à l’action de l’Esprit Saint qui relie de manière admirable l’enseignement et les gestes prophétiques des papes à la vie de nombreux témoins, d’anciens et de nouveaux charismes, d’ordres monastiques et de nouveaux mouvements ecclésiaux, qu’Il a suscités dans l’Eglise catholique et dans d’autres Eglises et communautés ecclésiales ».
C’est l’Esprit-Saint – a-t-elle rappelé – qui « guide l’histoire » pour atteindre « ce grand dessein d’unité » malgré « les nombreuses ombres qui accablent notre planète ».
Aujourd’hui – a ajouté Maria Voce – « le dialogue entre les religions ne peut se limiter aux responsables, aux chercheurs et aux spécialistes ». « Il doit devenir un dialogue du peuple, un dialogue de vie qui se révèle toujours plus indispensable pour une coexistence pacifique dans nos villes et nos pays où nous vivons coude à coude avec des musulmans, des bouddhistes, des hindous et des sikhs. C’est une histoire à découvrir et peut-être à inventer, sans se laisser accabler par la rumeur de l’intolérance et de la violence ».
« Nous avons expérimenté le visage authentique de l’islam et la force de paix du dialogue, même dans des points cruciaux comme en Turquie, en Terre Sainte, au Liban, au Pakistan, aux Etats-Unis, sans parler de l’Europe », a-t-elle conclu. « Partout, nous connaissons des chrétiens et des musulmans qui témoignent que l’on peut passer de la peur de l’autre à la découverte de l’autre, et que cela peut avoir des conséquences sur la coexistence fraternelle dans les villes ».
Evoquant un récent congrès du mouvement des Focolari en Italie, Maria Voce a cité les paroles d’un imam : « J’ai appris à ne pas me rendre à la logique ami-ennemi, à parier sur l’unité de la famille humaine liée par des liens d’interdépendance et de fraternité, à regarder l’autre avec la certitude que j’y trouverai une richesse inconnue ».
« Suivons et prions dès maintenant – a-t-elle invité – pour le grand rendez-vous d’Assise en octobre prochain. Dans l’attente des nouvelles surprises que l’Esprit Saint nous réservera ».
Marine Soreau
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