L'initiative s'insère dans une série de rencontres trimestrielles organisées par l'IOR à son siège depuis plus de 5 ans pour accompagner et assister les réalités de l'Eglise, en particulier les congrégations religieuses, pour évoquer leurs besoins de nature financière et économique.
Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, a introduit les travaux avec le président de l'IOR, Ettore Gotti Tedeschi, en présence du ministre italien de l'économie et des finances, Giulio Tremonti, et d'Enrique V. Iglesias, économiste, secrétaire général de la Conférence ibéro-américaine.
Dans son intervention, rapportée dans L'Osservatore Romano, le cardinal Bertone a souligné la portée globale de la crise en cours : « Nous ne pouvons pas ne pas nous préoccuper des grands changements géopolitiques complexes que l'évolution de la crise mondiale pourra déterminer ».
« Il est nécessaire – a ajouté le cardinal – de prendre conscience que les changements prévisibles de pouvoir économique sous-entendent des changements de pouvoir politique, et qu'un pouvoir économique sous-entend aussi un pouvoir culturel qui doit être diffusé et exporté. Ce processus peut comporter de nouvelles visions de la dignité de l'homme, qui ne seront pas nécessairement meilleures ».
Pour sa part, le ministre Tremonti a expliqué que le monde économico-financier – avec la naissance du G20 et le poids accru des pays émergents au sein du Fonds Monétaire International – ne se reconnaît plus dans l'anglais comme « lingua franca », dans le dollar comme monnaie de référence et dans la démocratie occidentale comme modèle à suivre.
Le monde actuel, a-t-il souligné, a besoin de normes transparentes pour réguler la finance ; des règles qui, au niveau local, doivent être accompagnées de politiques marquées par la rigueur et l'austérité et qui doivent avoir comme dénominateur commun la défense de la dignité de l'homme.
Dans son intervention, Gotti Tedeschi a déploré le manque de vision éthique de l'économie qui a provoqué cette crise financière, qui a éclaté pour soutenir de manière fictive la croissance impossible du PIB, étant donnée la natalité à taux zéro.
M. Enrique Iglesias a en revanche évoqué l'Amérique Latine comme le sous-continent du futur avec ses 600 millions de personnes de 27 ans d'âge moyen et ses énormes richesses en matières premières – 46 % des ressources en eau se trouvent là.
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