Experts portugais et espagnols se sont réunis mercredi 18 et jeudi 19 juin à Lisbonne pour une rencontre convoquée pour la première fois par le Conseil national portugais pour les biens culturels de l'Eglise, rapporte l'agence portugaise Ecclesia.
La rencontre s'est déroulée en présence, entre autres, du patriarche de Lisbonne, le cardinal José de la Cruz Policarpo, hôte de la rencontre, de celle du président de la Commission pontificale pour les biens culturels de l'Eglise, Mgr Gianfranco Ravasi, et du ministre portugais de la culture, José António Pinto Ribeiro.
Elle rassemblait également les représentants de diocèses portugais, les délégués de différentes institutions de l'Eglise avec des responsabilités dans le domaine du patrimoine culturel, les représentants de la conférence épiscopale portugaise membres d'organes consultatifs au Ministère de la culture ainsi que les délégués de la conférence faisant partie de la commission bilatérale Etat-Eglise pour le patrimoine culturel, instituée dans le cadre du concordat entre le Saint-Siège et l'Etat portugais.
Le Conseil accueillait également, en sa qualité d'expert, le directeur du secrétariat de la commission épiscopale espagnole du patrimoine culturel, Manuel Iñiguez Ruiz de Clavijo.
La rencontre est une initiative de la commission épiscopale pour la culture, les biens culturels et les communications sociales, présidée par l'évêque de Porto. Mgr Manuel Clemente, et organisée par le secrétariat national pour les biens culturels de l'Eglise.
L'objectif principal de la réunion, comme l'explique à Ecclesia le directeur du secrétariat, João Soalheiro, est « d'évaluer les résultats positifs enregistrés ces dernières années concernant le patrimoine culturel » et de « définir de nouvelles stratégies d'avenir ».
500 kilomètres de documents
Le patrimoine conservé par l'Eglise portugaise est immense, tant au plan matériel qu'immatériel, et au niveau de l'art et des documents répertoriés, a expliqué João Soalheiro. C'est pourquoi il a été décidé de donner la priorité aux archives, de manière à ce que le public puisse avoir accès le plus tôt possible au bagage historique de l'Eglise catholique, à ses documents officiels.
« Sur la base de nos recherches, l'Eglise pourrait bientôt mettre à la disposition du public un réseau d'archives historiques qui compte plus de 500 kms de papiers », a-t-il dit.
« L'Eglise sait combien ses sources de documentation sont précieuses et importantes, commente João Soalheiro. Non seulement pour la mémoire du christianisme au Portugal, mais pour la société portugaise en général. Actuellement, ces sources sont conservées dans différentes institutions de l'Eglise, et il n'y a donc pas de visibilité ou de mémoire photographique qui traduise l'impact de cette documentation ».
Le problème principal, outre la qualification professionnelle, est le manque de ressources pour mener à bien à cette tâche.
« En ce moment, aucun diocèse n'est dans les conditions financières de pouvoir intervenir sur son patrimoine avec une qualité et une qualification adéquates, mais c'est une situation qui ne touche pas seulement l'Eglise catholique, car en ce moment l'Etat portugais aussi a de grandes difficultés à financer des interventions pour son patrimoine culturel ».
Pour João Soalheiro, la réunion du conseil est à la fois un point de départ et un point d'arrivée. « Les personnes ont été sensibilisées aux problèmes. Le moment est venu d'être pragmatique : il faut maintenant mettre en pratique ce qui a été résolu au plan théorique ».
« L'objectif fondamental de l'Eglise catholique, concernant ce patrimoine, est de servir la société portugaise. Et de le faire à la lumière de sa mission évangélique. L'Eglise a toujours été très consciente de la beauté de l'Evangile et de la capacité créatrice dont les générations ont su faire preuve au cours des temps ».
Inmaculada Álvarez
Traduction française : Isabelle Cousturié
ROME, Dimanche 22 juin 2008 (ZENIT.org)