Le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a inauguré le congrès « La pastorale pour les migrants et les réfugiés entre intégration et inclusion », à La Valette, à Malte, le 2 décembre.
L’événement est organisé par la Commission « Caritas in veritate » du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE). Une quarantaine d’évêques et de délégués à la pastorale des migrants, de 19 Conférences épiscopales, y participent.
L’« appel à l’amour et à la solidarité » avec les migrants « est de la responsabilité de tous ». Mais cette responsabilité est « majeure » pour les décideurs, dont c'est le devoir de prendre plus particulièrement soin des plus faibles, a déclaré le cardinal Vegliò.
Le cardinal a visité un centre « fermé » où sont retenus « en détention préventive » les migrants débarqués à Malte. Le pourcentage de demandeurs d’asile venant en majorité de la Corne d’Afrique, est le plus haut d’Europe : 21,7 pour 1000 habitants.
Il a affirmé l’impératif moral de respecter la dignité humaine, impératif valable aussi bien pour un gouvernement ou « un organisme public ou privé » : « Celui qui ignore la dignité humaine fait un affront à la volonté de Dieu et viole les droits fondamentaux dont toute personne est porteuse ».
Le cardinal a demandé que l’on promeuve la dignité humaine à travers « la protection des droits de l’homme », dont « le droit à choisir librement son état de vie et à fonder une famille, le droit à l’éducation, au travail, à la réputation, au respect ».
Il a souligné le droit des émigrés « à vivre sans peur et dans la sécurité, avec la possibilité d’accéder à un système judiciaire équitable ».
Mgr Charles Scicluna, évêque auxiliaire de Malte, interpelle l’Europe : il faut « transformer le défi des migrations en opportunité, et traduire cette opportunité en engagement ».
Pour sa part, Emmanuel Mallia, ministre de l’Intérieur et de la sécurité nationale de Malte, tire le signal d'alarme: « l’engagement à la protection internationale de Malte est mis à rude épreuve » car les possibilités d’intégration des migrants sur le territoire « rencontrent des obstacles d’ordre économique », « le marché du travail est réduit, le territoire limité et la densité de la population est élevée ».
Traduction d’Hélène Ginabat
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