S. B. Nerses Bedros XIX Tarmouni, patriarche de Cilicie des Arméniens, chef du synode de l’Eglise arménienne catholique (Liban), est en effet intervenu lors de la troisième congrégation générale du synode, au matin du mardi 9 octobre.
« La foi est le pivot de la vie chrétienne que ce Synode veut transmettre aux peuples d'ancienne tradition chrétienne et aux non-baptisés. Le peuple arménien fait partie de ces peuples d'ancienne tradition chrétienne », a rappelé le patriarche.
Il indique les différentes étapes de cet appel au renouveau de la foi : « L'appel de l'Église au devoir de propager la foi avec urgence, à partir de Vatican II puis des Papes Paul VI et Jean-Paul II, a reçu un nouvel élan par S.S. Benoît XVI par la convocation de ce Synode et la proclamation de l 'Année de la Foi ».
Il s’agit donc aujourd’hui d’une « une nouvelle étape, qui nous stimule à redoubler d'énergie pour trouver les moyens nouveaux et convaincants pour ranimer la foi de nos fidèles et attirer les non-baptisés par l 'exemple de la vie et par l 'annonce de la Parole de Dieu », souligne-t-il.
Il y voit « un don de grâce pour notre temps, où la crainte et la peur n'ont pas de place, car nous sommes sûrs des paroles du Christ, qui a nous a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde ».
Le patriarche a rappelé les grandes étapes de la foi –des Arméniens, de Grégoire l'llluminateur (301), en passant par le moine Mesrob Machdots qui « inventa un alphabet pour la langue arménienne, dans le but de traduire la Bible dans la langue du peuple, pour la rendre plus accessible aux fidèles » (406).
Il rappelle la guerre du roi de Perse, Yazdegerd II contre les princes arméniens, en 451, et la tentative de « leur imposer par la force la religion mazdéenne et les détacher ainsi de Byzance » : « Les arméniens perdirent la guerre, mais sauvèrent leur foi chrétienne ».
C’est l’époque, précise le patriarche, de saint Vartan et de ses compagnons martyrs, qui « marque l'enracinement définitif de la religion chrétienne parmi le peuple arménien ».
Les XIe et XIIe s. voit fleurir de grands théologiens comme S. Grégoire de Nareg, S. Nersés le Gracieux, S. Nersés de Lampron « qui enrichirent par leurs écrits la littérature religieuse arménienne ».
Le XXe s. a été marqué par le génocide arménien, du fait de l'empire ottoman, à partir de 1915 : « presque un million et demi d'Arméniens furent massacrés », dont l’archevêque de Mardine, Ignace Maloyan, reconnu comme martyr et béatifié par Jean-Paul II en 2001.
« Cet évènement, connu comme le premier Génocide du 20e siècle, montre encore une fois l 'attachement des Arméniens à leur foi au Christ et à l'Évangile jusqu'à l 'effusion du sang », a souligné le patriarche.
Il conclut : « L'histoire du peuple arménien s'identifie à l'histoire de la lutte de ce peuple pour sa foi au Christ et à l'Évangile, même au prix de sa vie, le considérant comme son plus grand trésor. Dieu qui n'a jamais laissé le peuple arménien, surtout durant les terribles persécutions, ne le laissera pas non plus aujourd'hui. Cette confiance en Dieu vaut aussi pour tous les peuples de la terre, que Jésus est venu sauver. ».
Une exposition, conçue par l’Œuvre d’Orient, rappelle actuellement près de Paris, à Neuilly, l’itinéraire de la foi des Arméniens : « Arménie la Foi des Montagnes ».
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