Après les Journées mondiales de la jeunesse de Rio2013 (23-28 juillet) et différents voyages estivaux, le P. Adolfo Nicolas, SJ, Préposé général de la Compagnie de Jésus, confie ses impressions :
L'été a été pour vous l’occasion de nombreux voyages: entre les « journées du Magis » pour préparer les Journées mondiales de la jeunesse à Rio de Janeiro; l'assemblée de la Communauté de vie chrétienne (CVX) au Liban; votre visite aux Provinces de Colombie et d’Équateur et votre participation au congrès mondial des anciens élèves à Medellín. Quelles sont les moments qui vous ont le plus marqué ?
De toute évidence la messe avec les jeunes du Magis. Tant d’énergie, d’espérance et de désir de faire quelque chose pour l’Évangile et pour l’Église, impressionne. A en juger par la très bonne préparation de l’événement, soigné dans tous ses détails, on voyait que les jeunes étaient des jeunes dynamiques, qu’ils avaient le désir de vivre avec enthousiasme et dévouement quelque chose qui en valait la peine.
Quels fruits les jeunes ont-ils pu tirer ?
Surtout celui de rencontrer d’autres chrétiens qui, au milieu de grandes difficultés, vivent leur foi avec gaieté et dans le souci de leur prochain. C’est pourquoi, ce qui s’est passé au Brésil fut dès le début un événement très positif.
L'Assemblée des CVX au Liban fut un acte de courage si on l’inscrit dans le contexte général du Moyen-Orient encore agité. Quelle valeur donnez-vous à ce choix?
Je crois que cette décision a révélé la maturité et la sérénité des CVX actuels. Précisément parce qu’il s’agit d’une situation délicate et difficile, il est important d’être présents et de dire aux personnes que nous sommes avec elles et que nous participons à leurs souffrances et préoccupations pour l’avenir.
Pourquoi l’Amérique latine pour la réunion des anciens élèves des jésuites ?
Beaucoup de nos anciens élèves se trouvent en Amérique Latine et il est très significatif que ce congrès mondial ait eu lieu sur ce continent. J’espère qu’avec ce congrès quelque chose aura changé dans la direction, que les latino-américains auront plus de poids.
Pouvez-vous nous donner vos impressions sur la vie et les activités de la compagnie sur ce continent?
J’ai rencontré des Provinces pleines d’énergie, de créativité, d’enthousiasme. Je suis convaincu que l’Amérique Latine a traversé des moments très difficiles et que la souffrance de tant de transitions est en train de révèler une profondeur spirituelle qui nous fait du bien à tous. C’est de toute évidence un continent jeune et plein de vie, de vitalité. Mais il a en même temps des tâches difficiles à remplir et il le fait.
L'élection d’un pape jésuite et latino-américain peut-elle avoir des répercussions positives sur les vocations et sur l'apostolat de jésuite?
On observe déjà des effets, dans le domaine aussi des vocations. Toutefois, cela ne change pas notre réalité. Ce qui est sûr c’est que l’élection de ce pape a suscité l’intérêt des jeunes pour la Compagnie de Jésus. Mais notre tradition de mettre à l’épreuve les candidats et d’examiner attentivement leur vocation reste inchangée et j’espère que cela ne changera pas. N’accueillir dans la compagnie que ceux que Dieu appelle et veut parmi nous. Toute motivation est bonne pour un premier contact. Puis commence le processus de discernement qui doit être solide et bien mené. Et j’espère qu’il en sera ainsi aussi à l’avenir .
Traduction d'Océane Le Gall
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