Il s’agit de Guido Maria Conforti (1865-1931), évêque italien, modèle de missionnaire – et justement l’Eglise fête la Journée missionnaire mondiale – , Don Luigi Guanella (1842-1915), Italien, modèle d’ami des pauvres, mère Bonifacia Rodriguez de Castro (1837-1905), Espagnole, modèle de spiritualité du travail, d’engagement social, notamment pour l’éducation des jeunes filles, et première sainte de la ville de Salamanque.
Guido Maria Conforti avait été béatifié par Jean-Paul II à Rome en 1996, don Guanella par Paul VI en 1964, et Bonifacia Rodriguez en 2003, par Jean-Paul II.
Les trois bienheureux ont été présentés au pape par le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal Angelo Amato, qui a résumé leur vie exemplaire et demandé leur canonisation.
Après le chant de la litanie des saints, la formule de canonisation a été prononcée par le pape. Les trois portraits géants accrochés à la façade de la basilique de Saint-Pierre ont été dévoilés et un vent léger s’est mis à jouer avec les trois tapisseries.
Car s‘il faisait frais ce matin à Rome, le soleil inondait la place Saint-Pierre, éblouissant des dizaines de milliers de pèlerins venus du monde entier pour cet événement, quelques légers nuages étaient repoussés à l‘horizon.
Après le consentement du pape à leur canonisation, des fidèles de différents continents et de différentes conditions ecclésiales et sociales ont présenté au pape trois reliquaires: celui de don Guanella était porté par William Glisson, le jeune Américain guéri par l’intercession du prêtre italien. Les reliquaires ont ensuite été placés en procession sur une console dorée, à gauche de l’autel, devant un grand chandelier aux flammes protégées du vent.
Le cardinal Amato a remercié Benoît XVI pour ces canonisations et il est allé le saluer, les postulateurs des trois causes de canonisation, les PP. Camera et Carrera et soeur Lopez Luaces sont allés à leur tour échanger quelques mots avec le pape. Et la célébration de la messe a continué par le chant du gloria.
Comme c’est la coutume dans les célébrations pontificales à Rome, l’Evangile a été proclamé en latin et en grec. Dans son homélie, Benoît XVI a ensuite commenté cette page d’Evangile qui renferme le « premier et grand commandement » et le second : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (…) et ton prochain comme toi-même » (Evangile selon saint Matthieu ch. 22, versets 34-40).
Le pape a souligné comment les trois nouveaux saints ont mis en pratique ce « premier » commandement et « se sont laissé transformer par la charité divine ».
Benoît XVI en a tiré les conséquences pour le chrétien aujourd’hui : « l’exigence principale pour chacun de nous est que Dieu soit présent dans notre vie ».
« Dans des situations différentes et avec charismes différents », ces trois saints ont ceci en commun, a insisté le pape : ils « ont aimé le Seigneur de tout leur cœur et leur prochain comme eux-mêmes ».
Car, ajouté Benoît XVI, « le signe visible que le chrétien peut montrer pour témoigner au monde de l’amour de Dieu est l’amour envers ses frères »
Un incident survenu vers la fin de cette célébration de deux heures n’a pas perturbé son déroulement: un homme arrivé sur la « Loggia des Dames », de la balustrade qui surplombe, sur la droite de l’autel, la colonnade de la basilique vaticane.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi a précisé que l’homme « est resté plus d’une demi-heure, jusqu’à la fin de la célébration ». Il y a brûlé une Bible. « Il s’agit évidemment d’une personne déséquilibrée. Parlant avec un responsable de la gendarmerie vaticane, et avec un fonctionnaire de l’ambassade roumaine, qui sont accourus, il a dit avoir des messages à communiquer au monde, en particulier pour la lutte contre le terrorisme. Il s’agit d’un citoyen roumain, Iulian Jugarean. Il a été arrêté par la gendarmerie vaticane », a précisé le P. Lombardi.
Le pape Benoît XVI a ainsi présidé 9 cérémonies de canonisation de 37 saints (dont une au Brésil en mai 2007), depuis le début de son pontificat, en avril 2005.
Il a laissé à ses proches collaborateurs la présidence des cérémonies de béatification de 600 bienheureux, qui ont eu lieu dans leurs diocèses. Mais il a présidé à Rome, place Saint-Pierre, celle de Jean-Paul II le 1er mai dernier.
Anita S. Bourdin
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