« L ‘apôtre Paul, un maître pour notre temps », titre à la une L'Osservatore Romano en italien du 3 juillet qui publie le texte de la première catéchèse jubilaire de Benoît XVI sur saint Paul.
Benoît XVI a tenu sa première catéchèse sur saint Paul en soulignant que « nous avons encore tous beaucoup à apprendre » de l'apôtre Paul : « Tel est l'objectif de l'Année paulinienne: apprendre de saint Paul, apprendre la foi, apprendre le Christ, apprendre enfin la route d'une vie juste. »
Le pape a souligné l'actualité de cet enseignement en disant : « sous divers aspects, le contexte socio-culturel d'aujourd'hui ne diffère pas beaucoup de celui d'alors ».
Et de rappeler l'identité juive de celui qui se disait « Pharisien, fils de Pharisien » : « Il provient d'une culture bien précise et circonscrite, certainement minoritaire, qui est celle du peuple d'Israël et de sa tradition ».
Dans l'empire romain, « les juifs devaient correspondre à environ 10% de la population totale; mais ici à Rome, vers la moitié du Ier siècle, leur nombre était encore plus faible, atteignant au maximum 3% des habitants de la ville », a précisé le pape.
Benoît XVI a expliqué en ces termes la situation des juifs à l'époque de saint Paul : « Leurs croyances et leur style de vie, comme cela arrive encore aujourd'hui, les différenciaient nettement du milieu environnant; et cela pouvait avoir deux résultats: ou la dérision, qui pouvait conduire à l'intolérance, ou bien l'admiration, qui s'exprimait sous diverses formes de sympathie comme dans le cas des «timorés de Dieu» ou des 'prosélytes', païens qui s'associaient à la Synagogue et partageaient la foi dans le Dieu d'Israël ».
Mais le pape a souligné aussi la position spéciale dans l'empire romain des juifs qui avaient embrassé la foi chrétienne : « Plus difficile et plus compliquée sera la position du groupe de ceux, juifs ou païens, qui adhéreront avec foi à la personne de Jésus de Nazareth, dans la mesure où ceux-ci se distingueront aussi bien du judaïsme que du paganisme régnant ».
Le pape a évoqué en outre les « deux facteurs » qui « favorisèrent l'engagement de Paul » : la culture grecque ou plutôt hellénistique, et la culture juive, réunies dans le cadre de l'Empire romain, latin.
« Il n'est pas possible de comprendre comme il se doit saint Paul sans le placer sur la toile de fond, aussi bien juive que païenne, de son temps. De cette manière, sa figure acquiert une force historique et idéale, en révélant à la fois les points communs et l'originalité par rapport au milieu. Mais cela vaut également pour le christianisme en général, dont l'apôtre Paul est un paradigme de premier ordre », a souligné Benoît XVI, en italien.
Dans sa catéchèse en français, le pape a précisé : « Saint Paul concentrait en lui trois cultures distinctes: la juive par sa naissance, la grecque par son éducation et la romaine par sa citoyenneté. Sa rencontre personnelle avec le Christ, sur le chemin de Damas, lui fera dépasser toutes les limitations culturelles ».
Il a en effet expliqué : « C'est à une société en recherche et à une religion en crise, que l'Apôtre proclamera un Dieu personnel qui habite en chacun et qui s'expérimente dans la vie communautaire, l'Église ».
Il concluait par ce vœu : « Puissiez-vous entrer avec enthousiasme dans l'Année Paulienne et méditer la vie et les écrits de ce grand Apôtre pour grandir en Dieu ! »
ROME, Mercredi 2 juillet 2008 (ZENIT.org)