Le théologien de la Maison pontificale, le père Woyciech Giertych, o.p., propose que les communautés contemplatives prient pour les radios catholiques.
C'est une des propositions qu'il a présentées au premier congrès mondial des radios catholiques, qui s'est achevé samedi dernier au terme de trois jours de débats sur l'identité et la mission de la radio catholique.
« Une bonne façon de garantir des fruits spirituels à une radio est peut-être de relier sa mission à une communauté contemplative monastique qui, de manière ‘cachée', soutienne spirituellement la mission de ce moyen de communication », a-t-il affirmé.
« Tandis que la radio offre ses programmes, la communauté religieuse, que l'on ne voit pas, peut la soutenir en priant avec ferveur », a-t-il indiqué.
Le théologien polonais a expliqué que ses paroles ne sont pas celles d'un canoniste mais d'un religieux, membre de l'Ordre des frères prêcheurs, l'ordre religieux de saint Dominique né précisément pour prêcher dans le monde pour le salut des âmes.
Le père Giertych a aussi exprimé sa propre conviction selon laquelle il existe un « lien intrinsèque entre la Parole et le signe sacramentel ».
Quelles sont les conditions nécessaires pour une prédication féconde et saine à travers la radio et la télévision?, s'est-il interrogé. En premier lieu, être conscient, et cela est incontournable, « non seulement des possibilités, mais des limites de la radio », a-t-il estimé.
« Nous ne devons pas trop attendre des médias: se concentrer excessivement sur eux est une forme de pélagianisme », a-t-il relevé, prévenant que trop de confiance dans les médias pourrait porter à douter du don de la grâce.
« Dans l'Eglise, médias pauvres signifient plus de fruits spirituels que les grands médias ».
« Les médias électroniques peuvent faire en sorte que la Parole arrive plus loin, atteigne de grandes foules, mais rendent-ils sa réception plus intense? », s'interroge-t-il.
Selon lui, aujourd'hui l'Eglise « doit essayer d'être présente à la télévision et sur Internet, mais il est clair qu'elle ne peut plus redevenir la force dominante dans la culture populaire ».
« L'Esprit Saint a aujourd'hui un nouveau style », a-t-il souligné. « La présence de la grâce de Dieu dans le monde doit être plus humble, à travers la prière personnelle, la qualité de la charité et l'humble transparence du pouvoir de Dieu ».
« Les rédacteurs qui travaillent dans les programmes, les techniciens, ceux dont on n'entend jamais la voix, les personnes qui parlent, les musiciens… tous doivent soutenir la mission de la radio par la prière personnelle et la qualité de leur vie spirituelle », a poursuivi le théologien du pape.
« Ce n'est que de cette manière que la radio sera vraiment ecclésiale et qu'elle contribuera à la croissance de l'Eglise », a-t-il conclu.
ROME, Vendredi 27 juin 2008 (ZENIT.org)