Le cardinal Ouellet fait observer que si dans l'Eglise catholique il y a plus de 400.000 prêtres, il n'y en a pas moins un seul sacerdoce, le sacerdoce du Christ. Et c'est l'Esprit Saint qui garantit leur unité.
Le Cénacle et « l'invocation du Saint-Esprit avec Marie, en communion fraternelle » : tel a été le thème de l'intervention du cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec et primat du Canada, ce matin, 10 juin 2010, en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, lors du congrès sacerdotal qui conclut l'Année sacerdotale à Rome (9-11 juin 2010).
Le cardinal Ouellet a fait allusion aux scandales récemment révélés : « Nous voyons déferler aujourd'hui une vague de contestation sans précédent sur l'Église et sur le sacerdoce, à la suite du dévoilement de scandales dont il nous faut reconnaître la gravité et corriger sincèrement les conséquences », a fait observer l'archevêque de Québec.
« Mais au-delà des purifications nécessaires méritées par nos péchés, a-t-il ajouté, il faut reconnaître aussi à l'heure actuelle une opposition ouverte à notre service de la vérité et des assauts du dehors et même de l'intérieur pour diviser l'Église. Nous prions ensemble pour l'unité de l'Église et pour la sanctification des prêtres, ces hérauts de la Bonne Nouvelle du salut ».
Il a évoqué l'amour de Jean-Paul II pour le Cénacle et ce mystère du Christ. « Il nous rappelle, a commenté l'archevêque, l'amour de prédilection qui nous a élu et qui nous rassemble en prière au cénacle, comme les Apôtres furent en prière avec Marie après la résurrection, attendant l'accomplissement de la promesse du Seigneur : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors, vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). »
Il a cité l'exemple du saint curé d'Ars : « Saint Jean-Marie Vianney a confessé la France repentante, déchirée et meurtrie par la Révolution et ses suites. Il a été un prêtre exemplaire et un pasteur zélé. Il a restauré la prière au cœur de la vie sacerdotale. « Nous avions mérité de ne pas prier, mais Dieu, dans sa bonté, nous a permis de lui parler. Notre prière est un encens qu'il reçoit avec un extrême plaisir ». « Ô mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, du moins je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire. » »
Il a évoqué aussi le nombre des prêtres du monde : « L'Église catholique compte aujourd'hui 408 024 prêtres répartis sur les cinq continents. 400 000 prêtres, c'est beaucoup et c'est peu pour plus d'un milliard de catholiques. 400 000 prêtres et pourtant un seul Prêtre, le Christ Jésus, le seul médiateur de la Nouvelle Alliance, celui qui a présenté, « avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé » (He 5, 7). »
« 400 000 prêtres et pourtant un seul Prêtre, a-t-il insisté. Par la puissance de l'Esprit Saint, le Ressuscité s'adjoint des ministres de sa Parole et de son offrande. Par nous, il demeure présent comme au premier jour et même plus qu'au premier jour, car il a promis que nous ferions des choses plus grandes que lui. Le Christ allait à la rencontre de ses frères et sœurs en marchant vers la Croix. Nous, ses ministres, allons vers nos frères et sœurs en son Nom et dans sa puissance de Ressuscité. Nous sommes saisis par le Christ, plénitude de la Parole, et envoyés sur tous les chemins du monde sur les ailes de l'Esprit ».
Il a cité souligné pourtant l'unité du corps sacerdotal : « L'Esprit Saint garantit notre unité d'être et d'action avec l'Unique Prêtre, nous qui sommes pourtant 400 000. C'est lui qui fait de la multitude un seul troupeau, un seul Pasteur. Car si le sacrement du sacerdoce est multiplié, le mystère du sacerdoce demeure unique et le même, tout comme les hosties consacrées sont multiples, mais le Corps du Fils de Dieu présent en elles est unique et le même ».
Citant saint Jean Eudes, il a prié la Vierge Marie en ces termes : « Vierge Marie, Mater misericordiae, vita dulcedo et spes nostra, salve! En ta sainte compagnie, Mère de miséricorde, nous buvons à la source de l'amour. Nos cœurs assoiffés et nos âmes inquiètes accèdent par toi à l'enceinte nuptiale de la Nouvelle Alliance. « C'est pourquoi les prêtres ayant une alliance si étroite et une conformité si merveilleuse avec la Mère du souverain Prêtre, ajoute saint Jean Eudes, ils ont des obligations très particulières de l'aimer, de l'honorer et de se revêtir de ses vertus et de ses dispositions. Entrez dans le désir d'y tendre de tout votre cœur. Offrez-vous à elle et priez-la de vous y aider fortement ». »
ZENIT