La communauté du « Cénacle » fête ses 25 ans et ses membres sont venus célébrer cet anniversaire auprès du pape à Rome : Benoît XVI leur a exprimé ses vœux à l'issue de l'audience générale du mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.
« Je salue, a dit le pape, la Communauté du Cénacle qui célèbre le 25e anniversaire de sa fondation, et je lui souhaite de continuer à être pour tant de jeunes une famille où, en rencontrant le Christ, puissent renaître l'espérance et l'amour ».
La Communauté du Cénacle, née en 1983, possède aujourd'hui plus d'une cinquantaine communautés à travers le monde, et en France, en particulier, à Lourdes.
Elle est née comme une « réponse à la tendresse de Dieu le Père, au cri de désespoir de tant de jeunes fatigués, déçus, désespérés, drogués et non drogués, à la recherche de la joie et du vrai sens de la vie », explique le site de la Communauté.
La fondatrice de la communauté, soeur Elvira Petrozzi a présenté le charisme de la communauté lors du premier congrès mondial sur la Miséricorde divine, en avril dernier à Rome, au Latran.
« Lorsque tu reviens vers ton père, cours ! et serre-le dans tes bras en comptant intérieurement jusqu'à sept » : la troisième journée du congrès a été marquée par le témoignage de soeur Elvira.
La communauté avait présenté la veille un spectacle représentant des scènes de l'Evangile, en plein air, Piazza Navona, au cœur de la Rome historique, devant l'église Sainte-Agnès dédiée à la pastorale des jeunes et à l'adoration eucharistique.
Cette association chrétienne accueille des jeunes victimes de la drogue, de l'alcool, de la dépression, qui désirent se retrouver eux-mêmes et retrouver la joie et le sens de la vie. Elle leur propose un style de vie simple, familial, par la redécouverte du travail, dans l'amitié et la prière.
Soeur Elvira a confié que la vie en famille, chez elle, n'était pas facile, avec une mère qui était « une sainte », mais très exigeante, et un père qui se retrouvait souvent sans travail et se comportait souvent avec violence. Il a fallu l'exercice de la miséricorde pour que les enfants cessent d'en vouloir à leur père.
Mais cette expérience de la miséricorde, soeur Elvira la propose aujourd'hui aux jeunes. En effet, aux jeunes qui reviennent chez eux après un séjour en communauté, elle recommande de ne pas arriver à la maison en disant un simple « salut papa ». Elle leur dit de « courir » littéralement vers leur père et de l'embrasser, « de l'étreindre fortement, en comptant intérieurement jusqu'à sept » : un remède qui inévitablement bouleverse le père et l'enfant et fait passer la réconciliation, au-delà des paroles, mieux que des mots. Il faut le faire courageusement, sans attendre, dit-elle. Sinon, après, l'occasion est manquée (Cf. Zenit du 4 avril 2005).
Sœur Elvira a expliqué comment le sacrement de l'Eucharistie peut changer des vies, prenant l'exemple concret de personnes droguées, lors du synode sur l'Eucharistie, en octobre 2005, en présence de près de 250 pères synodaux (cf. Zenit, 14 octobre 2005).
Elle disait avoir découvert le « baume » que constitue pour des toxicomanes l'adoration eucharistique, en particulier dans la nuit du samedi au dimanche : une nuit de prière pour soutenir la désintoxication.
« D'abord, quelques jeunes ont commencé à se lever la nuit pour l'adoration personnelle ; puis, tous les samedis soirs, pour eux la nuit du ‘trip', ils ont décidé de s'agenouiller dans les cinquante communautés, de 2 heures à 3 heures du matin, et de prier pour tous les jeunes égarés dans les fausses propositions du monde. Ensuite, ils ont commencé l'adoration continue », raconte-t-elle.
« Cela a marqué un tournant dans l'évolution de notre Communauté : les jeunes sont arrivés de partout, les communautés se sont multipliées, des missions sont nées en Amérique latine, puis il y a eu les vocations des familles et des consacrés à Dieu dans cette oeuvre. C'est ainsi qu'a éclaté ce que le Saint-Père a appelé à Cologne la révolution de l'Amour », a poursuivi la fondatrice de la Communauté du Cénacle.
ROME, Mercredi 2 juillet 2008 (ZENIT.org)