« Dans le respect de droits et de devoirs », titre L'Osservatore Romano en italien du 29 mai à propos du discours de Benoît XVI sur les migrations. C'est une question qui concerne, dit-il, « toute la famille des peuples » et exige la « co-responsabilité » internationale et la concertation.
Le pape plaide notamment pour le regroupement familial des immigrés. Et il déplore « la discrimination, la xénophobie et l'intolérance ».
« La pastorale de la mobilité aujourd'hui, dans le contexte de la coresponsabilité des Etats et des organismes internationaux » a en effet été le thème de la réunion à Rome, pendant trois jours, des 70 participants – dont 23 cardinaux, archevêques et évêques – de l'assemblée plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants.
Pour favoriser l'intégration des migrants Benoît XVI a invité les responsables politiques à une meilleure « concertation », de façon à répondre aux défis posés par les migrations. Il a aussi plaidé pour la famille, facteur d'intégration et donc pour le regroupement familial.
Les migrations font partie de ces « questions qui impliquent toute la famille des peuples », comme l'entrée ou l'éloignement forcé de l'étranger, la jouissance des biens de la nature, de la culture et de l'art, de la science et de la technique », qui, « doivent être accessibles à tous », a fait observer le pape.
Il a souligné que « l'avenir de nos sociétés dépend de la rencontre entre les peuples, c'est pourquoi les Etats sont appelés à partager les responsabilités du phénomène migratoire croissant, en reconnaissant la dignité de toute personne, dans un contexte où soient respectés les droits mais aussi les devoirs des étrangers ».
A ce propos le pape a salué les conventions internationales qui règlent la circulation des personnes en visant à « garantir la protection des droits humains fondamentaux » et à « combattre la discrimination, la xénophobie et l'intolérance ».
Le pape a dit apprécier aussi « l'effort de construire un système de normes » qui concernent « les droits et les devoirs de l'étranger et des communautés d'accueil » et invite à tenir compte avant tout de « la dignité de toute personne humaine créée par Dieu à son image et à sa ressemblance », soulignant aussi que « l'acquisition des droits va de pair avec l'accueil des devoirs ».
Soulignant que les migrations impliquent « toute la famille des peuples », le pape invite à la « concertation entre les gouvernements et les organismes plus directement concernés », notamment pour ce qui est de l'entrée ou de l'éloignement forcé de l'étranger, de la jouissance des biens de la nature, de la culture et de l'art, de la science et de la technique qui doivent être accessibles à tous ».
Pour le pape, ce qui est en jeu, c'est la « promotion de la paix » dans la « phase critique que traversent actuellement les institutions internationales, engagées dans la résolution des questions cruciales de la sécurité et du développement, au profit de tous ».
« Des perspectives de cohabitation entre les peuples peuvent être offertes », encourage le pape, grâce à « l'accueil » et à « l'intégration », en offrant « la possibilité d'entrer en toute légalité, en favorisant le juste droit au regroupement familial, à l'asile et au refuge, en rétribuant les mesures restrictives nécessaires et en luttant contre le déplorable trafic des personnes ».
Ce qui est en jeu aussi c'est la conciliation à la fois de « la reconnaissance des droits de la personne » et du « principe de souveraineté nationale », qui implique « les exigences de la sécurité, de l'ordre public et du contrôle des frontières ».
Surtout, Benoît XVI insiste sur la famille. Le pape invite les Etats à « promouvoir des politiques en faveur du caractère central et de l'intégrité de la famille » et de « l'ouverture à la vie ».
L'Eglise, ajoute le pape, soutient pour cela les familles, dont le rôle est « fondamental » pour l'intégration et la rencontre entre les peuples : « L'Eglise, par l'annonce de l'Evangile du Christ, dans tous les secteurs de l'existence, s'engage en faveur non seulement de l'individu qui émigre, mais aussi de sa famille, milieu et ressource de la culture et de la vie, et facteur d'intégration des valeurs ».
Le pape a donné en exemple le témoignage du bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini, surnommé le « père des Migrants », et dont on fête, le 1er juin prochain le 105e anniversaire de la « naissance au ciel ».
Il n'est pas sans lien avec la création du Conseil pontifical pour les migrants. En effet, sur le conseil du pape Pie X, en 1901, il partit pour le Brésil. Il y rédigea un mémoire adressé au cardinal Rafael Merry del Val, secrétaire d'État de Pie X, demandant l'institution d'une « Commission centrale » pour tous les émigrés catholiques. En réponse, un « Bureau pour le soin spirituel des migrants » verra le jour. Son importance grandira progressivement et le pape Jean-Paul II en fera un dicastère en 1988.
ZENIT