Le Saint-Siège a exprimé à l'ONU sa grande préoccupation devant un taux « choquant » de mortalité maternelle, surtout dans les pays les plus pauvres et au sein des populations marginalisées, en soulignant la nécessité,
dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, de trouver un juste équilibre entre les droits de la mère et ceux de l'enfant.
L'observateur permanent du Saint-Siège auprès du Bureau des Nations unies à Genève, Mgr Silvano M. Tomasi est intervenu, le 14 juin, à la 14ème session ordinaire du Conseil des droits de l'homme sur la mortalité maternelle, rappelant que chaque année, 350.000 mères décèdent lors des accouchements.
Mgr Tomasi a expliqué qu'un certain nombre de mesures pourraient réduire de manière importante la mortalité maternelle, mais à condition de ne pas se limiter aux paroles mais de passer aussi à l'action.
Parmi ces mesures il cite : « la mise à disposition de soins d'obstétrique d'urgence, de soins avant et après l'accouchement, un transport adéquat vers les centres médicaux (quand cela est nécessaire), la présence d'assistants à l'accouchement expérimentés, des réserves de sang propre et une réserve d'eau propre, des antibiotiques appropriés, et l'introduction d'un âge minimum de 18 ans pour le mariage ».
Il ajoute qu'une « récente étude sur la mortalité maternelle a montré qu'en Afrique celle-ci pourrait être réduite de manière importante si les mères séropositives avaient accès aux médicaments antirétroviraux ».
Mgr Tomasi précise que ces mesures « pourraient toutes être bénéfiques aussi bien aux mères qu'aux enfants ».
L'observateur permanent du Saint-Siège à Genève fait observer qu'il existe en effet « une forte corrélation entre les statistiques concernant la mortalité maternelle et celles qui concernent la mort des nouveau-nés ». « Trois millions de bébés meurent chaque année pendant leur première semaine de vie, trois autres millions sont morts-nés et 2,3 millions meurent pendant leur première année de vie ».
Le Saint-Siège souligne cependant que « si la communauté internationale souhaite réduire vraiment les taux tragiques de mortalité maternelle, il ne suffit pas de parler du respect et de la promotion du droit à la santé et de l'accès aux médicaments mais il faut aussi que les Etats aussi bien que les organisations non-gouvernementales et la société civile passent à l'action ».
Mgr Tomasi conclut en affirmant que « les politiques de lutte contre la mortalité maternelle et infantile doivent trouver un juste équilibre entre les droits de la mère et ceux de l'enfant… le premier de ces droits étant le droit à la vie ».
« C'est exactement ce que font les cliniques et les hôpitaux promus par l'Eglise catholique : ils sauvent la vie à la fois de la mère et de l'enfant, né ou à naître », a-t-il conclu.
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