Le choix de Benoît XVI de commencer sa visite à Chypre par Paphos est « excellent » car jadis la ville était la capitale du pays et c'est là que Paul et Barnabé sont arrivés et qu'ils ont pu annoncer l'Evangile à la plus haute autorité romaine de l'île de l'époque, qui s'est convertie.
« C'est donc, dans l'histoire de l'évangélisation, un lieu extrêmement significatif », a expliqué le père jésuite Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Saint-Siège, dans un entretien à Radio Vatican lors du voyage à Chypre.
« Le pape est vraiment venu ici en pèlerin pour continuer l'itinéraire qu'il a entamé en Terre Sainte et qu'il a poursuivi également à Malte pour l'anniversaire de Saint Paul. C'est donc un lieu très évocateur et riche d'inspiration pour tous les thèmes de l'évangélisation dans le monde, car le monde auquel Paul s'adressait n'était pas un monde chrétien mais un monde païen ».
Dans le monde actuel aussi, a-t-il relevé, « nous ressentons, sous tant d'aspects, le devoir de revenir aux racines de l'esprit de l'évangélisation, dans un monde qui, vraiment, n'accepte pas ou connaît mal le message de l'Evangile et auquel nous devons encore l'apporter ».
Aspect œcuménique
Le porte-parole du Saint-Siège a aussi rappelé que Chypre « est aujourd'hui, avec son Eglise orthodoxe et l'archevêque Chrysostomos en particulier, une des réalités orthodoxes les plus actives dans le domaine œcuménique ».
« Nous nous trouvons dans un lieu qui a été stratégique dans l'histoire pour les chemins du christianisme naissant et qui évangélisait, et qui l'est encore aujourd'hui pour les chemins de l'œcuménisme dans notre temps », a-t-il ajouté.
L'Eglise orthodoxe de Chypre, entretient par exemple « une excellente relation » avec l'Eglise orthodoxe de Moscou. Elle a donc « un rôle important dans le dialogue entre les Eglises orthodoxes », et comme telle « se propose aussi comme pont et comme lieu de rencontre également avec l'Eglise catholique et avec les autres communautés chrétiennes ».
Chypre est en même temps un « carrefour au Moyen-Orient », « le seul lieu où il est actuellement possible de converger sans difficulté de tous les pays » de la région.
Synode du Moyen-Orient
Pour ces raisons l'île de la Méditerranée est « un lieu où il est naturel d'aller pour ouvrir ce chemin synodal qui se poursuivra ensuite à Rome au mois d'octobre ».
« Sont présents ici ces jours-ci, des représentants de communautés de traditions catholiques orientales et latines différentes, invités par le pape à grandir dans la communion, à retrouver le sens, l'enthousiasme d'être une communauté au sein du monde actuel, et ainsi pouvoir apporter leur témoignage, et se sentir également encouragés et soutenus mutuellement », leur communauté étant « en grande partie minoritaire » et en proie à des « situations difficiles », a rappelé le P. Lombardi.
« Ils ont un message à eux dont ils doivent être fiers et qui peut être une grande contribution aussi pour le dialogue avec d'autres personnes d'autres religions, dans la société où ils vivent, qu'ils aient à faire à des musulmans, des juifs ou des personnes de bonne volonté », a-t-il ajouté.
ZENIT