Reporters sans frontières est choquée par la mort, le 12 juillet 2009, du journaliste kirghiz indépendant, Almazbek Tashiev (photo RFE), âgé de 32 ans, qui a succombé à ses blessures à l’hôpital d’Och (sud du Kirghizistan), où il avait été admis le 4 juillet après son agression dont les motifs n’ont pas encore été élucidés. Une enquête a été ouverte. Reporters sans frontières exprime toutes ses condoléances à ses proches et à ses collègues.
« La mort d’Almazbek Tashiev nous bouleverse. Nous espérons que l’enquête sera indépendante et qu’elle permettra d’élucider les circonstances de l’agression dont le journaliste a été victime le 4 juillet. Ce crime ne doit pas rester impuni : ses agresseurs doivent être poursuivis », a continué Reporters sans frontières.
Asker Sakybaeva, rédactrice en chef de l’hebdomadaire d’opposition Agym, pour lequel Almazbek Tashiev collaborait régulièrement, a déclaré à Reporters sans frontières que « le journaliste n’enquêtait pas sur des sujets susceptibles de compromettre des membres du gouvernement. Il critiquait modérément la politique kirghize et s’intéressait notamment aux problèmes sociaux qui affectent Bishkek, la capitale du Kirghizistan. » Elle conclut en disant que « depuis 6 ans, Almazbek Tashiev était devenu moins critique envers le gouvernement kirghiz ».
Le journaliste, qui était encore conscient lors de son admission à l’hôpital, a déclaré avoir été battu par une dizaine de policiers à Jany-Bazar, district de la ville de Nookat (sud-ouest du pays). Cette déclaration a été confirmée par ses proches, notamment son frère, qui a été un témoin direct de la scène. Son oncle, Abgivali Anarbaev, a affirmé que le journaliste avait reçu une lettre d’avertissement de la part d’un policier peu avant son agression. Pourtant, les autorités souhaitent privilégier la piste d’une simple bagarre de rue à laquelle le journaliste aurait été mêlé.
Ces dernières années, et plus encore à l’approche des élections présidentielles qui doivent se tenir le 23 juillet prochain, les journalistes travaillent dans un climat tendu au Kirghizistan. Six journalistes ont été agressés depuis le début de l’année 2009. Almazbek Tashiev est le deuxième journaliste tué depuis 2007.
Le Kirghizistan est situé au 111e rang du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières pour 2008.
RSF 13/7/2009