Reporters sans frontières s’est adressée à plus d’une vingtaine de chancelleries étrangères en Tunisie pour leur demander de soutenir la famille du journaliste Slim Boukhdir, détenu à la prison de Sfax (231 km au sud de Tunis) depuis six mois.
“La situation de la liberté de la presse en Tunisie est extrêmement préoccupante. Les rares médias d’opposition qui disposent d’une licence subissent de nombreuses pressions politiques et financières. Leurs employés font face à d’immenses difficultés administratives. Par ailleurs, les journalistes tunisiens indépendants qui travaillent pour des médias étrangers ou pour des sites d’informations sont harcelés par les agents de l’Etat et parfois agressés”, a écrit l’organisation.
“Slim Boukhdir a été longtemps victime de ces mêmes intimidations jusqu’à ce qu’il soit interpellé et condamné pour des motifs peu crédibles. Sa femme Dalenda Boukhdir et ses deux enfants, Rachid et Karama, respectivement âgés de six et deux ans, ont dû apprendre, du jour au lendemain, à vivre sans lui. L’implication de la communauté internationale dans ce dossier, à défaut de faire s’incliner les autorités tunisiennes, représenterait une source d’encouragement pour les proches du journaliste. Dans ce contexte, nous espérons que vous accepterez de recevoir Dalenda Boukhdir au sein de votre chancellerie pour lui témoigner tout votre soutien”, a plaidé Reporters sans frontières auprès des ambassades étrangères présentes à Tunis.
L’organisation a écrit, le 26 mai 2008, à plus d’une vingtaine d’ambassades étrangères basées à Tunis, dont celles de l’Allemagne, de la France, du Brésil, du Canada, du Japon ou encore du Royaume-Uni pour les sensibiliser sur la situation du journaliste Slim Boukhdir qui entamait ce jour-là son septième mois de détention.
Slim Boukhdir, 39 ans, est le correspondant du journal panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya. Par ailleurs, il publie des articles sur plusieurs sites Internet et notamment Tunisnews et Kantara. Il a été interpellé le 26 novembre 2007 suite à un contrôle de police puis condamné, en décembre dernier, à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d’identité”.
RSF 27.05.2008