A quelques jours de l’énoncé du verdict dans le procès de Mazen Darwish, du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, Reporters sans frontières demande l’abandon des charges retenues contre le président de son organisation partenaire.
“La liberté d’expression et le pluralisme de l’information relèvent du domaine de l’utopie en Syrie. En témoignent les vagues d’interpellations de journalistes et activistes des droits de l’homme qui mettent en lumière les dérives répressives du régime baassiste”, a déclaré l’organisation.
Mazen Darwish, journaliste et défenseur des droits de l’homme, a été interpellé le 12 janvier 2008 alors qu’il couvrait de violents incidents à Adra, dans la banlieue de Damas. Le journaliste avait été maintenu en détention pendant trois jours. Le 17 mars 2008, il a été entendu par un juge militaire suite à une plainte pour “diffamation et insultes contre le corps administratif de l’Etat” déposée contre lui par le commissaire de la ville d’Adra. Le jugement dans cette affaire devrait être rendu le 18 juin.
Lancé en décembre 2004, le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression n’a jamais été reconnu par les autorités de Damas. Ne bénéficiant pas d’accréditation, ses membres rencontrent des difficultés majeures pour mener à bien leurs activités. Le Centre a rejoint le réseau des organisations partenaires de Reporters sans frontières en décembre 2007.
Le président syrien Bachar el-Assad fait partie de la liste des prédateurs de la liberté de la presse. Sept journalistes et cyberdissidents sont actuellement détenus dans le pays.
RSF 16.07.2008